Des manifestants pro-palestiniens défilent devant le consulat israélien et dans les rues de San Francisco pour protester contre les frappes israéliennes à Gaza, le 18 mars 2025.

Pour la première fois depuis des décennies, une partie croissante du public américain semble remettre en question la manière dont sont perçues les guerres menées par Israël. Les réseaux sociaux ont largement contribué à ce changement. Ils contournent les filtres des médias traditionnels et exposent directement les réalités du terrain à Gaza.

Une génération désillusionnée face aux récits dominants

Ce basculement, d’abord perçu comme une simple vague d’indignation en ligne, s’est installé durablement. Une génération d’Américains, notamment les plus jeunes, s’est progressivement détachée des récits institutionnels. Ils se forgent leur propre opinion à partir de sources directes.


Selon de récents sondages Quinnipiac et New York Times, relayés par CNN, le soutien à Israël a fortement reculé. En octobre 2023, alors que les électeurs américains le soutenaient en grande majorité, ils sont aujourd’hui légèrement plus nombreux à exprimer leur sympathie pour les Palestiniens. Chez les démocrates, la tendance est particulièrement marquée. Ce glissement s’explique en partie par une nouvelle approche médiatique et morale. Les jeunes générations, habituées à l’accès instantané à l’information, analysent les événements sans le cadre idéologique qui prévalait durant la guerre froide.

Fin d’un monopole médiatique et retour des contre-discours

L’accès restreint des journalistes étrangers à Gaza a favorisé l’émergence d’alternatives médiatiques. Les réseaux sociaux sont devenus un canal majeur d’information, diffusant en temps réel des images de destruction et de souffrance. Cela a suscité une remise en question du récit dominant.
Face à cette évolution, plusieurs initiatives cherchent à influencer de nouveau la perception médiatique. En 2025, Jacki et Jeff Karsh ont lancé une bourse de journalisme dédiée aux questions juives. Officiellement, elle est destinée à promouvoir l’intégrité journalistique. Cependant, certains la perçoivent comme un moyen de rééquilibrer le discours médiatique sur Israël.

Cette évolution de l’opinion se reflète désormais dans la sphère politique américaine. Plusieurs candidats démocrates affirment vouloir se distancer du puissant lobby AIPAC, tandis que la question palestinienne s’invite plus librement dans le débat public.
Progressivement, la peur de critiquer les politiques israéliennes semble s’atténuer au profit d’un débat plus ouvert et d’un plus grand soutien.

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