L’actrice algérienne Baya Bouzar, mondialement connue sous le nom de Biyouna, est décédé ce mardi 25 novembre à Alger à l’âge de 73 ans, des suites d’une maladie selon la télévision publique. Sa voix grave et sa présence particulière avaient fait d’elle une figure incontournable du cinéma et de la télévision en Algérie. Révélée très jeune grâce au feuilleton culte « Al-Hariq » en 1973, elle avait conquis le public bien au-delà des frontières du pays. Après avoir joué dans de nombreux succès télévisés, elle avait aussi marqué les scènes d’Alger avec ses spectacles en solitaire.
Issue du quartier populaire de Belouizdad, elle avait choisi de rester en Algérie durant la décennie noire, refusant l’exil malgré la violence. Ce n’est qu’en 1999 qu’elle s’installe un temps en France pour rejoindre le réalisateur Nadir Moknèche, qui lui confie plusieurs rôles marquants, dont « Le Harem de Madame Osmane » et « Viva Laldjérie ». Elle poursuivait en parallèle une carrière musicale, sortant l’album « Raid Zone » en 2001. L’actrice a ensuite tourné dans divers films français comme « Le Flic de Belleville », tout en continuant d’incarner des personnages forts et audacieux, notamment dans « A mon âge je me cache encore pour fumer ».
La disparition de Biyouna a suscité une vague d’hommages des deux côtés de la Méditerranée. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a parlé d’elle comme d’une personnalité majeure de la culture nationale, soulignant son impact durable sur le cinéma algérien. À Paris, Jack Lang, président de l’Institut du Monde arabe, a rappelé la préstence exceptionnelle de l’artiste, capable de toucher des publics très variés. La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a également honoré sa mémoire, décrivant une actrice polyvalente qui a brillamment traversé les genres et les scènes.





























