Prêtre Elias Zahlaoui Ma vie de prêtre récolte une joie immense à la fréquentation des musulmans2

Ce témoignage vécu et émouvant est celui du Père Elias Zahlaoui, prêtre et homme d’Eglise syrien né et vivant à Damas, capitale des Omeyyades. Il démonte à travers son parcours personnel emblématique les thèses des sinistres tenants du choc des religions et des civilisations, qui ne sont en fait que des adeptes du choc des ignorances, génératrices de guerre, d’agression, de terrorisme, d’injustice et d’intolérance.

 

Dans une interview pour Afrique Asie, le prêtre Elias a confirmé ses propos sur les véritables relations fraternelles entre chrétiens et musulmans  : « Pour ce qui relève de l’histoire objective, toute cette campagne radicalement anti-islamique, est effectivement aux antipodes de ce que fut l’Islam à l’époque de sa puissance, lors de ses toutes premières conquêtes : Damas (636), Jérusalem (638), Égypte (641), Andalousie (711).
En effet durant toutes ces conquêtes sans exception, le génie musulman a su inventer un style de relation avec les chrétiens des pays conquis, qui n’eut jamais de semblable, ni avant, ni après l’Islam.

Tout cela a abouti à une sorte de collaboration, qui a fini par devenir une véritable convivialité, vécue au jour le jour, entre les habitants et les conquérants, à tous les niveaux de vie, y compris, à Damas même, capitale du Califat Omeyade, la prière dans un même endroit, et cela durant 70 ans, dans ce qui était la Basilique St Jean Baptiste, devenue depuis 705, la célèbre Mosquée des Omeyades. Tout cela avait lieu en échange du respect total de tout ce qui constituait le tissu de vie de ces habitants : foi, églises, couvents, propriétés, habitations, ateliers et travaux de toute sorte. Ils s’engageaient à payer un tribut qui s’est avéré être inférieur à celui que ces mêmes habitants devaient payer à leurs maîtres précédents, les chrétiens byzantins. D’ailleurs, il ne faut pas cacher que ceux-ci ne se privaient pas de leur infliger des violences, n’excluant même pas les massacres collectifs, pour les maintenir dans la ligne de ʺl’Orthodoxieʺ byzantine, au point qu’ils ont fini par voir dans le conquérant musulman, un véritable libérateur.

Je m’en voudrais de ne pas souligner que cette convivialité étonnante a surtout permis à tous les habitants de ces pays conquis, tant musulmans que chrétiens et juifs, de vivre ensemble, de travailler ensemble, voire de combattre ensemble, et de collaborer au plus haut niveau de l’administration du Califat.
Cette convivialité s’est approfondie et enrichie au cours des siècles, au point d’avoir fait de certains penseurs arabes chrétiens du 19ème siècle, les créateurs de l’arabisme, et de nombre d’entre eux, au 20ème siècle, les fondateurs et leaders de puissants partis politiques arabes, en Égypte, en Syrie, au Liban et en Palestine.

D’ailleurs, si l’Islam avait été l’espace d’un jour, à l’image des ʺDjihadistesʺ contemporains, aucun chrétien ni juif n’auraient survécu aux invasions musulmanes connues. »

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