Âgé de 26 ans et de nationalité tunisienne, Lamjed Chakroune, auto-entrepreneur dans le bâtiment arrivé en France en 2006, s’est comporté comme un véritable héros en sauvant une jeune femme qui s’est faite agressée.
« Vendredi en fin d’après-midi, j’attendais mon bus sur le boulevard Michelet, tout près de cette fille que j’avais déjà croisée plusieurs fois. Elle m’a demandé une cigarette. Je lui ai donnée et ensuite j’étais au téléphone avec l’un de mes cousins qui devaient me rejoindre », a-t-il raconté depuis sa chambre d’hôpital, où il a été transporté dans un état critique.

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« J’ai vu ces deux types arriver. Ils l’ont coincée dans un coin, ils lui parlaient un peu en arabe, un peu en italien. Ils lui ont demandé des cigarettes, puis du shit. Comme elle n’avait rien, l’un a dit à l’autre de sortir son couteau pour la balafrer au visage. Là, je suis intervenu, je leur ai dit d’arrêter, qu’il y avait des caméras et que les flics allaient arriver. Ils ne m’ont pas calculé et ont mis des gifles à la fille. Alors j’en ai repoussé un, je l’ai fait tomber au sol mais je ne l’ai pas frappé. »

« Quand j’ai vu qu’il sortait un gros couteau de son sac, j’ai flippé et je suis parti en courant vers la sortie du métro au rond-point du Prado. Je me défendais comme je pouvais en envoyant les pieds vers eux pour qu’ils ne me poignardent pas au coeur ou au visage. Soudainement, j’ai senti une grosse douleur au mollet, l’un des deux venait de me toucher. J’avais beaucoup de mal à tenir debout, mais j’ai réussi à saisir une chaise d’une pizzeria et à les frapper avec. »

« Malgré cela, celui qui avait la grosse lame m’a touché au torse juste à côté du cœur, mon poumon a été atteint. Et son copain m’a planté à l’épaule » a-t-il commenté.
« Tout ça s’est passé sous les yeux d’une vingtaine de personnes qui n’ont rien fait. On aurait cru qu’elles étaient au cinéma en train de regarder un film ».

« J’ai finalement réussi à attraper le gros couteau et je suis allé m’asseoir. Des fontaines de sang sortaient de mes plaies, personne n’osait m’approcher. Seul un jeune m’a donné un t-shirt pour appuyer sur la blessure de ma jambe. Là, j’ai cru que j’allais mourir… »

« Ma famille, notamment en Tunisie, m’a engueulé d’avoir pris autant de risques, et la jeune fille que j’ai défendue s’est excusée mais elle n’y est pour rien et je ne regrette rien. Je me serais senti coupable de n’avoir pas réagi… »

Yves Moraine, le maire des 6e-8e, a indiqué sa volonté de remettre une médaille d’honneur à Lamjed. « Il faut valoriser ce type d’actes de courage car beaucoup de gens détournent le regard, et mettre à l’honneur aussi ce jeune Tunisien afin que ceux qui voudraient récupérer politiquement ce fait divers sachent que non, tous les immigrés ne représentent pas un danger. La preuve… »

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