D’origine ouïghoure, Gulbahar Haitiwaji a été enfermée 3 ans dans des camps de « rééducation » chinois. Elle témoignage de son calvaire au micro de France Inter.

 

Des tortures sans explications

S’ajoute à cela une propagande constante : « Je n’ai jamais cru à ce qu’ils m’ont forcée à croire. J’étais obligé de cacher certains sentiments, de mentir pour pouvoir avoir la vie tranquille. Et dans mon carnet, j’écrivais des remerciements au parti et à Xi Jinping. »

« Personne ne m’a expliqué pourquoi j’avais été arrêtée, sans avoir commis de crime, je suis devenue criminelle. J’étais prise au piège. Une fois, je suis restée enchaînée à mon lit pendant 20 jours sans savoir si j’avais enfreint le règlement. Avec le recul, je comprends que c’était une forme de torture pour que j’aie peur et que j’obéisse sans discuter », révèle-t-elle, émue. Depuis qu’elle a retrouvé la liberté, elle mène une lutte sans relâche pour défendre la communauté ouïghoure, précise franceinfo.

Elle dénonce aussi des traitements pour stériliser les jeunes femmes. « On reçoit des piqûres deux fois par an : ils disent que ce sont des vaccins contre la grippe, et quelques jours avant les vaccinations, ils nous préviennent qu’on a le droit de refuser… Mais à la fin, tout le monde est quand même obligé de le faire. J’ai vu beaucoup de jeunes femmes, pas encore mariées, arrêter d’avoir leurs règles. Je les ai vues s’inquiéter de leur avenir, car elles voulaient avoir des enfants… J’avais des doutes sur place, je ne savais pas si c’était de vrais vaccins ou des stérilisations. Une fois rentrée en France, j’ai vraiment entendu parler de l’existence de stérilisation dans les camps. »

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