Attentat manqué à Doha : une sécurité défaillante

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Funérailles à Doha des victimes de la frappe israélienne contre la délégation de négociation du Hamas – attentat manqué à Doha
Des personnes assistant aux funérailles à Doha de personnes tués lors d’une frappe israélienne visant la délégation de négociation du Hamas au Qatar, le 11 septembre 2025.

Le 11 septembre 2025, Doha a été sujet à un événement qui a surpris la communauté internationale. Les forces de sécurité ont déjoué une tentative d’assassinat contre l’équipe palestinienne en négociation, soulevant de nombreuses questions. Derrière cette attaque, trois enjeux apparaissent clairement : l’usage croissant de l’intelligence artificielle dans le ciblage militaire, les limites apparentes de la défense aérienne américaine et la position délicate du Qatar.

À la fois hôte d’une base stratégique et lieu de pourparlers de cessez-le-feu sa défense semble mise à l’épreuve. En théorie, rien ne devrait menacer le Qatar. La base américaine d’Al Udeid, la plus grande installation militaire des États-Unis au Moyen-Orient, surveille en permanence les cieux du pays. Grâce à ses radars et à son système intégré de défense aérienne IAMD, le système repère tout avion entrant. Pourtant, plus d’une dizaine d’avions israéliens ont parcouru 2 000 kilomètres jusqu’à Doha sans déclencher la moindre alarme.

Une attaque comme rappel brutal

Deux hypothèses émergent. Soit le système a été dépassé par les circonstances. Soit il a échoué à détecter les avions. Dans tous les cas, la situation rappelle que même les dispositifs les plus avancés ne sont jamais infaillibles. Comment expliquer qu’un système financé en grande partie par les pays du Golfe n’ait pas assuré sa mission première : protéger ses habitants?

Pour Doha, cet incident est un rappel brutal : accueillir plus de 10 000 soldats américains et investir des milliards ne garantit pas une sécurité totale. Au contraire, une base peut offrir une protection relative et devient une fausse promesse, avec des limites inattendues. Les faits récents le confirment, même les protections les plus solides ont des priorités spécifiques. Le système IAMD a été activé, mais seulement pour Israël.
Malheureusement une constante se dégage, la sécurité des autres passe avant celle de l’hôte du dispositif.

Un manière de réaffirmer la sécurité à Doha

La réponse américaine à l’ONU a renforcé cette impression de fragilité. Plutôt qu’un vote officiel condamnant l’attaque, Washington a remplacé la résolution par un simple communiqué de presse. Présenté par Doha comme une victoire diplomatique, ce texte n’a toutefois aucune valeur contraignante. Il illustre surtout les limites de la diplomatie face à des incidents inattendus.

Désormais, tous les regards se tournent vers le sommet arabe et islamique convoqué à Doha. La question reste ouverte : cette rencontre offrira-t-elle des garanties concrètes ou se limitera-t-elle à des déclarations sans effet ?

L’épisode de Doha rappelle une évidence souvent oubliée : la protection militaire n’est jamais absolue. Elle dépend des priorités de ceux qui détiennent le pouvoir.

Pour le Qatar et ses voisins, il s’agit maintenant de réfléchir à leurs stratégies et à la manière de renforcer leur sécurité dans un environnement incertain.

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