Une annonce qui a déclenché un vent de panique parmi la population ainsi que certaines organisations qui ont dénoncé une « violation des droits de l’homme» . Un tollé d’indignation balayé d’un geste de la main par le chef de l’état burundais, autrement dit un pays catholique, ce qui explique sans doute l’omerta nationale.

Depuis le 1er janvier 2018, le concubinage est interdit dans ce pays d’Afrique de l’Est, sous peine de payer une forte amende ou de faire de la prison.
En mai 2017, le président de la République Pierre Nkurunziza a été clair, les couples vivant en union libre avaient encore quelques mois pour régulariser leur situation.

Le 1er janvier, le gouvernement burundais a entériné la nouvelle loi. Pour Pierre Nkurunziza, il s’agit d’une « campagne de moralisation de la société » qui devrait toucher plus de 165.000 ménages selon un haut cadre du ministère de l’Intérieur, cité par RFI.

D’après les dernières estimations révélées par le gouverneur du Burundi, Christian Nkurunziza, 66% d’entre eux ont d’ores et déjà régularisé leur situation avant la date butoire.
Les gouverneurs de province ont reçu une lettre du président qui leur ordonne :

d’appliquer la tolérance zéro à tous les ménages en union libre ainsi qu’à toute personne qui s’adonne à la polygamie ou à la polyandrie

Tout en prenant « des mesures énergiques » » pour venir à bout des récalcitrants.

Dans la population en majorité chrétienne, les avis sont partagés, les femmes estiment que ce mariage imposé leur est plutôt bénéfique, elles sont dorénavant mieux protégées par la loi. Pour d’autres au contraire, les frais du mariage sont trop onéreux, notamment le montant de la dot, c’est d’ailleurs l’une des raisons qui poussent certains couples à choisir l’union libre au détriment du mariage.
Mais le gouvernement burundais a pensé à tout, pour convaincre les indécis, il propose d’ «accompagner» les couples lors des préparatifs liés au mariage en organisant par exemple des cérémonies collectives.
Quoiqu’il en soit les couples burundais non mariés n’ont plus le choix, les retardataires s’exposent depuis le début de l’année à de graves sanctions pécuniaires, mais pas seulement si l’on s’en réfère à la loi burundaise :

Si l’on inflige une peine allant d’un mois à trois mois, une amende de 100 000 à 200 000 (francs burundais) et qu’il devient récalcitrant, il sera emprisonné jusqu’à ce qu’il régularise

Mais que cache réellement cette décision ? Quel est son objectif à long terme ?
Le président burundais veut lutter contre l’adultère, la surpopulation, les grossesses non désirées, mais aussi assurer l’avenir des veuves et des orphelins quant à la question de l’héritage. Il est fréquent, au Burundi, que les enfants et la compagne du défunt soient chassés du domicile familial par la belle famille.

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