L’étroitesse d’esprit qui a pris le pas sur la raison après les attentats a poussé nombre de personnes à imaginer que tout ce qui touche à l’Islam doit être dénoncé.
L’ex-ministre de la justice, Elisabeth Guigou en a fait la triste expérience lorsqu’elle s’est rendue à la mosquée du nouveau gymnase de Pantin le 5 juin pour y rompre le jeûne avec les musulmans de la ville.

Certains y ont vu une manière de flirter avec l’électorat musulman à la veille des élections, puisqu’elle est candidate à sa propre succession dans la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis. Quoiqu’il en soit Elisabeth Guigou a « apporté son soutien à la construction de la grande mosquée de Pantin » en se rendant à l’invitation des responsables de la mosquée.
En signe de respect pour ses hôtes, l’ancienne ministre a porté le voile pour couvrir ses cheveux, un geste qui a provoqué un tollé d’indignation tant auprès des réseaux sociaux qu’auprès de la presse nationale.
Chacun y allant de son commentaire acerbe sur un voile qui porterait, selon ses détracteurs, atteinte à la laïcité. Pourtant lorsqu’Elisabeth Guigou a représenté la France lors de la béatification d’une Française par le Pape, elle arborait un voile similaire sans que cela ne lui soit reproché, comme elle le souligne dans un tweet.

Le Point est le premier à foncer bille en tête pour tirer à boulet rouge sur l’ex Garde des Sceaux qui porte, selon le magazine, « un coup de canif supplémentaire dans la stricte laïcité à la française que revendique et met en avant la quasi-totalité de notre classe politique ». Le Point lui reproche notamment de jouer double jeu, car celle qui « n’a pas hésité à revêtir un hijab » avait pourtant soutenu la position radicalement opposée au port du voile de Manuel Valls.
Des reproches nourris tout autant par le soutien D’Elisabeth Guigou à l’édification du lieu de culte, Le Point estimant que ce n’est « pas dans les prérogatives d’un député ».

Une fois de plus, la politique du deux poids deux mesures est de mise, la présence des élus dans les synagogues ou lors des nombreux dîners organisés par le CRIF pose moins de problème à la presse nationale qui n’y voient alors aucun «coup de canif» dans une laïcité à deux vitesses.
La présidente de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale a simplement répondu à ses adversaires, qu’elle « respecte les usages dans les lieux de culte. Tous les lieux de culte ».

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