Le Sénat a créé une commission d’enquête sur les réponses apportées par les autorités publiques au développement de la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre, à la demande du groupe Les Républicains, décrit en ces termes le site de la commission.

Le comité sénatorial ne stipule pas les critères de choix des candidats aux auditions, mais il semblerait que le chantre de la critique contre l’Islam, Zineb El Rhazaoui ait réussi à y faire sa place.

Devant un parterre rallié à sa cause, l’ancienne « collaboratrice » de Charlie Hebdo a fortement critiqué l’Association musulmane pour un Islam de France (AMIF), « infiltrée » selon elle par l’organisation, Les Frères musulmans. 

« L’AMIF comme instance représentative de l’Islam de France va générer quelque chose d’ingérable »

Cette structure est portée par l’ancien banquier et essayiste, Hakim El Karoui et l’imam de Bordeaux Tarek Oubrou. Cette association a pour but de voir émerger un islam indépendant financièrement et théologiquement, assurent ses représentants.

 

« Appointer l’AMIF comme instance représentative de ce qu’ils appellent l’islam de France va générer quelque chose d’ingérable » a estimé Zineb El Rhazoui. Selon elle, des membres de l’AMIF ont des liens avec les Frères musulmans et souhaitent appliquer une charia (de Youssef al-Qaradâwî théologien des Frères musulmans NDLR) spécialement dédiée aux minorités musulmanes en Occident. « Que dit cette charia ? Infiltrons, formons des élites, ne braquons pas forcément sur le voile. Les choses se feront par étapes (…) Le plus important c’est de marquer de l’empreinte de l’islam, toutes les institutions (…) de former des élites qui placent l’idéologie de l’islamisme au-dessus des valeurs républicaines tout en intégrant ces valeurs républicaines » a-t-elle mis en garde.

« Je pense que ce serait une très grosse erreur historique de livrer les Français de confession musulmane à l’AMIF » ajoute-elle avant de qualifier cette association de « clergé adoubé par la République qui pourra émettre des fatwas ».

Hakim El Karoui, demande, lui aussi, à être auditionné par les sénateurs

« Il ne faut pas écouter les prêcheurs de haine, de quels horizons qu’ils viennent et y compris s’ils ont subi, eux-mêmes, la haine ».

« La construction du débat public demande de la rationalité. La question de la radicalisation islamiste, c’est quelque chose de compliquée et doit se passer de slogans de haine et de théorie du complot » lui répond ce vendredi Hakim El Karoui contacté par publicsenat.fr. « Je sais que Zineb El Rhazoui ne veut pas de structuration du culte musulman en France. C’est son droit. Après, il y a des limites à ne pas franchir comme l’amalgame et le mensonge. Elle a un problème avec Tarek Oubrou (imam de Bordeaux, dirigeant de l’AMIF et proche des Frères musulmans par le passé). Son passé est bien connu et je ne vois pas pourquoi quand on est musulman, on n’aurait pas le droit de changer d’avis. Ça me fait penser au Maccarthysme, on pointe du doigt quelqu’un parce qu’il connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un… Notre objectif est d’avoir un système de financement du culte qui rende service aux fidèles, de lutter contre la radicalisation et l’antisémitisme de certains musulmans. Je ne sais pas si c’est que proposent les Frères musulmans. »

Hakim El Karoui se dit également inquiet « de l’absence de réaction des sénateurs » pendant l’audition. « La République ce n’est pas dire n’importe quoi sur n’importe qui ». « Je vais demander à être auditionné ainsi que des membres de l’AMIF » conclut-il en faisant valoir également ses écrits sur la radicalisation.

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