Mohamed Morsi, ex-président de l’Égypte issu du mouvement islamiste des Frères musulmans, est mort lundi dernier après avoir succombé à un malaise lors d’une audience au tribunal.

L’annonce de cette nouvelle a tout de suite embrasé les réseaux sociaux. Tandis que les uns dénonçaient des conditions de détention « inhumaines », les autres se réjouissaient de la mort du premier président égyptien élu démocratiquement renversé par l’armée seulement un an après sa prise de pouvoir. La mort de Mohamed Morsi a ravivé le conflit qui divise la population égyptienne entre les pro et les anti Morsi.

Les avis divergent

Sur les réseaux sociaux on peut lire des propos haineux à son égard comme « Brûle en enfer » ou encore « Espion » comme on peut trouver certains ayant des avis mitigés « Il est mort, ce n’est pas à nous de juger » ou d’autres l’illustrant avec des ailes d’anges accompagnées de commentaires tels que « maintenant, tu es libre ».

Le parti Liberté et Justice, que Morsi présidait, parle d’un « assassinat ». Le parti dénonce les conditions qu’il qualifie d’inhumaines et qui avaient pour but, selon le parti, de tuer l’ex-président à « petit feu ».

Les ONG tels Amnesty International et Human Rights Watch se sont aussi exprimées à ce sujet. Amnesty a demandé l’ouverture d’une enquête sur sa mort qu’elle a qualifiée de « profondément choquante » tandis que Human Rights Watch a dénoncé « l’échec du gouvernement à lui accorder des soins médicaux adéquats, encore moins des visites de sa famille » en faisant référence au fait que l’ex-président égyptien était en isolement 23 heures par jour. Le groupe déclare aussi que la mort de Morsi était prévisible :

Le gouvernement égyptien porte aujourd’hui la responsabilité de sa mort compte tenu de son échec à lui fournir les soins médicaux adéquats ou encore ses droits fondamentaux en tant que prisonnier

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est aussi manifesté à ce propos. Le chef d’État turc et ancien allié de Mohamed Morsi lui a rendu hommage en qualifiant ce dernier de « martyr » et en déclarant :

L’histoire n’oubliera jamais les tyrans qui l’ont conduit à la mort en le jetant en prison et en le menaçant d’exécution

Tamim bin Hamad Al-Thani, Émir du Qatar a pour sa part, présenté ses condoléances en exprimant « sa profonde tristesse » à l’issue de la nouvelle.

En 2018, un panel de députés britanniques dirigé par Crispin Blunt , membre du parlement britannique, a déclaré que les conditions dans lesquelles l’ex-président était détenu et le refus de lui administrer des soins médicaux appropriés pourraient être les facteurs d’une mort prématurée.

Ahmed Morsi, le fils de l’ancien président égyptien a annoncé via Facebook que son père avait été enterré mardi dernier à l’Est du Caire. Il a été enterré à l’aube aux côtés d’autres personnalités imminentes issues du mouvement islamiste des Frères musulmans.
Les membres de la famille du défunt ont assisté à son enterrement à Madinat Nasr, au Caire, après que les autorités aient refusé d’autoriser son inhumation dans la province natale de Morsi, Sharqiya, dans le delta du Nil.

Mohamed Morsi, qui faisait face à un total de six procès, purgeait une peine d’emprisonnement de vingt ans pour assassinat de manifestants lors des manifestations de 2012 en Égypte. Il purgeait également une peine à perpétuité pour espionnage dans une affaire liée au Qatar.

Mohamed Morsi a été le premier civil égyptien à devenir président de l’Égypte par élections démocratiques.

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