A l’aube de la révolution syrienne, Anas Qtiesh, un jeune bloggeur, constata l’apparition de compte Twitter anonymes dont le but était d’endiguer la vague de contestation qui commençait alors à naitre. La stratégie employée par ces comptes anonymes consistait à inonder les hashtags des activistes de contenus insensés afin de noyer les protestations. Ainsi Twitter est passé d’une plateforme utilisée par les militants pour partager des informations sur la situation que connaissait leur pays à une plateforme où on pouvait voir la lourde main du régime inonder l’espace public de propagande.

Selon le rapport de la Dubai School of Government sur les médias sociaux arabes publié au moment des manifestations syriennes, «la croissance des médias sociaux dans la région et le changement des tendances en matière d’utilisation ont joué un rôle crucial dans la mobilisation, l’autonomisation, la formation des opinions et des médias».

Face à cette vague de mobilisation, les gouvernements arabes ont vite compris l’importance de la portée des réseaux sociaux et ont commencé à les utiliser à leur avantage. Mona Elswah, chercheuse au projet de propagande informatique de l’Université d’Oxford, explique :


Assad en Syrie a appris des Egyptiens et des Tunisiens, il savait qu’il ne pourrait pas arrêter Internet ou bloquer Twitter ou Facebook. Il a donc commencé à utiliser ces plateformes afin de surveiller les manifestations et à arrêter ceux qui diffusent des messages antigouvernementaux sur les médias sociaux

L’Etat islamique a également massivement utilisé Twitter comme l’un de ses principaux outils de propagande. En 2014, alors que le groupe se développait rapidement, il a utilisé les médias sociaux, et en particulier Twitter, pour diffuser son message. Cette utilisation de Twitter a incité la société à prendre des mesures. Ainsi, pour tenter de mettre fin à la propagande de Daesh, Twitter a suspendu quelque 25 000 comptes liés à l’Etat islamique.

Enfin, dans les pays du Golfe, l’utilisation des réseaux sociaux par le gouvernement se résume à réprimer les militants et à investir lourdement dans leurs capacités de surveillance. La région abrite les régimes les plus riches du monde, qui utilisent tous les moyens possibles pour conserver le pouvoir et étouffer la dissidence. Bien que cela se produise dans la plupart des pays de la région, la domination des gouvernements sur la Twittersphere est la plus claire en Arabie Saoudite, où ses 10 millions d’utilisateurs de Twitter en font le plus grand marché du Moyen-Orient,

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît tapez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici