
Des militants pro-palestiniens ont organisé lundi une manifestation devant les Championnats de Wimbledon pour protester contre le parrainage du tournoi par la banque Barclays, rapporte l’agence Anadolu.
Des dizaines de manifestants se sont rassemblés près du Court central en réponse à l’appel de la Palestine Solidarity Campaign, le plus grand groupe de soutien à la Palestine en Europe.
D’autres organisations, telles que War on Want et Campaign Against Arms Trade, ont également pris part à la mobilisation, appelant toutes au boycott de Barclays.
La 138ᵉ édition des Championnats de Wimbledon se déroule du 30 juin au 13 juillet.
Selon la Palestine Solidarity Campaign, Barclays une banque multinationale britannique dont le siège est à Londres investit des milliards dans des entreprises qui arment Israël et agit en tant que distributeur principal des obligations d’État israéliennes.
Parmi les slogans scandés par les manifestants, on entendait :
« Barclays, tu ne peux pas te cacher, nous t’accusons de génocide ».
La banque est sous le feu des critiques en raison de ses liens présumés avec des entreprises de défense produisant du matériel utilisé par l’armée israélienne.
Agitant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont dénoncé les frappes israéliennes en cours sur Gaza et exhorté le gouvernement britannique à cesser de fournir des armes à Israël.
Des banderoles dénonçant le partenariat entre Wimbledon et Barclays ont été brandies, tandis que des balles de tennis partiellement peintes en rouge symbole de l’effusion de sang ont été placées au sol.
La manifestation comprenait également une réplique d’une voiture criblée de balles, en hommage au véhicule dans lequel se trouvait la petite Hind Rajab, 5 ans, tuée par les forces israéliennes à Gaza en janvier 2024. Cette réplique comptait des centaines d’impacts, en mémoire de Hind Rajab, de six membres de sa famille et de deux secouristes venus les sauver.
« Le gouvernement est totalement complice du génocide »
Interrogé par Anadolu, Damian McCarthy, avocat londonien et manifestant, a déclaré s’opposer au génocide commis par Israël contre le peuple palestinien.
« Barclays finance Wimbledon, et Barclays est complice du génocide », a-t-il affirmé, ajoutant que c’est la raison pour laquelle les manifestants appellent au boycott. Et « ça fonctionne », a-t-il précisé.
Rappelant que la banque avait investi à l’époque dans l’apartheid sud-africain, avant d’en être contrainte à se retirer sous la pression des consommateurs, il a affirmé : « Nous faisons la même chose ici ».
Critiquant la politique du gouvernement britannique, il l’a accusé d’être « totalement complice du génocide ».
Damian McCarthy, qui a travaillé par le passé avec le Premier ministre Keir Starmer, lorsqu’il était avocat, a exprimé sa déception : « Il dirige aujourd’hui un gouvernement complice du génocide ».
Il a salué la réponse du public face à la mobilisation :
« Les gens adorent ce que nous faisons ; ils aiment que nous dénoncions le génocide et la complicité de notre gouvernement. »
La réponse de Barclays
En réponse aux critiques, Barclays a déclaré reconnaître « la souffrance humaine profonde causée par ce conflit ».
Selon son site web, la banque estime qu’il appartient aux gouvernements de définir la politique étrangère et les restrictions légales à l’exportation d’armes vers tel ou tel pays.
« Nous avons pris note des préoccupations des gouvernements britannique et américain concernant les morts civiles et les attaques contre les travailleurs humanitaires, et nous continuerons à suivre la situation de près », a conclu la banque.


























