Seize navires de la Flottille mondiale Sumud (GSF) ont quitté les ports tunisiens dimanche soir, se lançant dans une mission audacieuse pour défier le blocus israélien sur Gaza et acheminer l’aide humanitaire d’urgence. Parmi les centaines de militants internationaux à bord figurent des dizaines de Brésiliens, l’un des plus importants contingents nationaux participants, qui expriment leur profonde solidarité avec le peuple palestinien.
La participation de la délégation brésilienne a suscité une attention internationale, non seulement en raison de sa taille, mais aussi en raison de la participation de personnalités de premier plan, notamment des parlementaires, des dirigeants syndicaux et des militants de mouvements sociaux.
Mariana Conti, conseillère municipale de Campinas, à São Paulo, et membre de la flottille, a souligné le double objectif de la mission : apporter de l’aide et sensibiliser le monde entier.
« Nous transportons des prothèses et des biens essentiels dont la population de Gaza a désespérément besoin », a déclaré Mariana Conti lors d’une interview à bord du navire avant le départ.
« Nous avons suivi une formation approfondie, axée notamment sur la sécurité et le maintien d’une mission pacifique et non violente. Le monde est indigné par les morts, la faim et le massacre de la population, en particulier des enfants et des femmes. Mais souvent, les gens ne savent pas comment agir. Cette mission montre qu’il est non seulement possible d’agir, mais aussi nécessaire. »
Mariana Conti a souligné le poids symbolique de la présence brésilienne, notamment compte tenu des récents changements politiques au Brésil. « Cette mission est une question de solidarité active, et non de simple spectateur. Les attaques auxquelles nous avons été confrontés, notamment l’utilisation de drones et d’engins incendiaires, sont criminelles. Elles révèlent l’inhumanité du gouvernement israélien et ses méthodes terroristes contre une mission humanitaire. Il faut stopper Israël, et le monde, y compris le Brésil, doit imposer des limites. »
Bruno Gilda Rocha, porte-parole de la délégation brésilienne et coordinateur du bateau Sirius, a qualifié la mission de « confrontation directe contre la machine du génocide ».
« L’objectif principal est de briser le blocus illégal imposé par l’entité sioniste, l’État illégitime d’Israël, et de mettre fin à cet acte barbare », a déclaré Bruno Gilda Rocha.
« Cette flottille ne se limite pas à acheminer de l’aide. Elle vise à renforcer un mouvement mondial, à briser le blocus médiatique et à amplifier la voix des populations opprimées. »
Bruno Gilda Rocha a confirmé que la délégation livrait des fournitures vitales, notamment des médicaments, du lait maternisé, des prothèses et des produits alimentaires de base, tous des articles essentiels qui sont en pénurie critique en raison du siège continu d’Israël.
Nous apportons également des cadeaux symboliques, comme des dessins d’enfants européens.
Il ne s’agit pas seulement de survivre, mais aussi de rappeler aux habitants de Gaza qu’ils ne sont pas seuls.
Le porte-parole brésilien a noté que malgré les menaces des forces israéliennes, notamment les attaques de drones signalées sur deux bateaux dans les eaux tunisiennes, la mission se poursuivra sans se laisser décourager.
Nous sommes confrontés à l’intimidation, mais nous ne nous laissons pas intimider. Notre unité fait notre force.
Le génocide à Gaza doit cesser, et le Brésil doit faire plus, pas moins. Alors que d’autres pays arment Israël, le Brésil a augmenté ses exportations de pétrole vers Israël de 51 % en 2024. C’est inacceptable. Notre présence ici exige la rupture de tous les liens diplomatiques, commerciaux et militaires avec Israël.
Le nom de la flottille mondiale Sumud, « Sumud », vient de l’arabe et signifie « fermeté ». Fidèle à son nom, la mission revendique son caractère pacifique et humanitaire, soulignant qu’elle ne recherche pas la confrontation mais vise à sauver des vies.
« Il ne s’agit pas d’une mission de guerre. C’est une mission de paix », a réitéré Mariana Conti. « Mais le fait qu’elle ait déjà été attaquée montre à quel point le gouvernement israélien se sent menacé, même par des actions non violentes. Cela révèle à lui seul la cruauté et l’urgence de la situation. »
La délégation brésilienne à bord de la Flottille mondiale Sumud joue un rôle stratégique et symbolique en reliant la lutte du peuple palestinien aux mouvements plus vastes pour la justice dans les pays du Sud.
Sa participation reflète une position politique délibérée qui transcende les préoccupations humanitaires, mettant en lumière les liens entre solidarité internationale, résistance anti-impérialiste et opposition nationale au militarisme et à l’autoritarisme.
Dans le cadre de cet effort, les militants brésiliens contribuent à construire des alliances transnationales qui remettent en question non seulement le blocus de Gaza, mais aussi les systèmes mondiaux qui permettent à ces blocus de persister.
Bruno Gilda Rocha, coordinateur de la délégation brésilienne, a souligné l’importance d’intensifier la pression internationale sur les gouvernements complices du siège de Gaza. « Nous appelons le monde entier à se mobiliser avec encore plus de force pour défendre le peuple palestinien, à descendre dans la rue et à exiger de leurs gouvernements qu’ils rompent avec Israël et mettent fin à ce génocide », a-t-il déclaré.
Bruno Gilda Rocha a également salué des initiatives telles que les grèves portuaires de Gênes et de Catalogne, ainsi que les mobilisations massives d’étudiants à travers l’Europe, comme exemples du type d’action directe nécessaire pour soutenir Gaza.
« La lutte du peuple palestinien est décisive dans la lutte contre toute oppression et toute exploitation capitaliste ; c’est la lutte de tous les peuples opprimés », a-t-il ajouté, inscrivant la mission dans un cadre internationaliste plus large de résistance.



























