325 journalistes et médias demandent le rétablissement d’un prix pour les journalistes de Gaza.

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Les journalistes se rassemblent devant l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa pour commémorer leurs collègues, le reporter d'Al Jazeera Ismail al-Ghoul et le caméraman Rami al-Rifi, qui ont perdu la vie dans une attaque de l'armée israélienne contre un véhicule en mouvement dans le camp de réfugiés d'Al-Shati, à Deir al-Balah, à Gaza, le 31 juillet 2024.

Environ 325 professionnels de la télévision et du journalisme ont adressé une lettre à la direction de la Royal Television Society (RTS), exigeant des explications sur sa décision soudaine d’annuler la semaine dernière son Prix spécial pour les journalistes de Gaza.

Parmi les signataires figurent des figures du journalisme britannique comme Jonathan Dimbleby, Lindsey Hilsum, Sangita Myska, Matt Frei, Krishnan Guru-Murthy, Alex Crawford, Fergal Keane et Orla Guerin. Ils exhortent la RTS à rétablir ce prix lors de la cérémonie des Television Awards prévue le 25 mars.

Les auteurs de la lettre, dont Alex Thompson, correspondant en chef de Channel 4, l’ancien rédacteur en chef de Channel 4 News Ben de Pear, les réalisateurs oscarisés Kevin MacDonald et Asif Kapadia, ainsi que la réalisatrice primée aux RTS et Emmy Ramita Navai, dénoncent une décision qui révèle selon eux « un inquiétant manque d’indépendance, de transparence et de responsabilité. »

La lettre a été envoyée en copie au roi Charles, parrain royal de la RTS, et une rencontre avec lui a été demandée.

Les signataires réclament des explications sur le processus de décision qui a mené à l’annulation du prix et s’interrogent sur le respect des procédures établies.

Ils soulignent que les journalistes palestiniens « meurent en nombre sans précédent pour apporter l’information aux écrans britanniques ». Malgré des conditions extrêmes, leur travail a « eu un impact profond, démontrant ingéniosité, créativité et professionnalisme, des qualités justement valorisées par les critères des RTS Awards. »

Les signataires, parmi lesquels figurent de nombreux membres de la RTS, lauréats et anciens juges, dénoncent une exigence de vérification inédite à l’égard des journalistes palestiniens. Ils interrogent :

« La RTS suggère-t-elle que toute personne à Gaza, et en particulier les journalistes, est coupable par défaut et doit prouver son innocence avant d’être reconnue pour son travail et ses sacrifices ? La RTS a-t-elle déjà appliqué cette norme à d’autres groupes de journalistes ailleurs dans le monde ? »

De plus, ils demandent que la RTS révèle toute pression extérieure ayant conduit à l’annulation du prix.

« Si des groupes de pression ont exercé une influence, des efforts ont-ils été faits pour consulter des sources ou opinions opposées et en tenir compte ? » s’interrogent-ils.

Par ailleurs, la journaliste de Sky, Alex Crawford, a dénoncé sur X ce lundi l’ingérence du Board of Deputies of British Jews, dont le président a affirmé avoir discuté avec la directrice de la RTS, Theresa White, au sujet de « certaines nominations ». Crawford a salué le courage des journalistes palestiniens et qualifié cette intervention de « pression scandaleuse ».

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