Mardi 20 mai, la cour d’appel de Paris condamne la compagnie Air France pour «discrimination». Les faits remontent à 2012 : Horia Ankour, une étudiante infirmière de 31 ans désirait se rendre en Israël dans le but de soutenir une opération mise en place par des militants pro-palestiniens : « Bienvenue en Palestine ».
Alors que l’avion s’apprêtait à décoller de Nice, une agente d’Air France lui avait posé une première question : si elle détenait un passeport israélien. Suite à sa réponse négative, l’agente l’avait prise à part afin de lui demander également si elle était de confession juive. Horia Ankour avait affirmé que non et c’est la raison pour laquelle elle avait été débarquée.

Confirmant le jugement de première instance du tribunal correctionnel de Bobigny qui avait en premier lieu condamné Air France à 10 000 euros d’amende ainsi que l’obligation de verser à la passagère 3 000 euros de dommages et intérêts, la cour d’appel de Paris a condamné Air France pour « discrimination ». Maître Clémence Bectarte, un des avocats de Mme Hankour a réagi sur cette affaire « Nous sommes bien sûr satisfaits de cet arrêt après les réquisitions du parquet général, mais nous jugions important qu’il soit publié dans la presse, compte tenu de l’attitude d’Air France qui s’est obstiné à ne pas reconnaître sa responsabilité dans cette affaire ».

Lors du déroulement de l’audience, l’avocat général a expliqué que la véritable raison du débarquement de la passagère concernait bien le refus de la part des autorités israéliennes de l’accueillir sur son territoire et en aucun cas son origine, ce qui est, selon la compagnie aérienne, « parfaitement légal ».
Cependant, Maître Patrick Baudoin, un des avocats de la plaignante, a insisté sur le caractère discriminatoire des éléments en cause. Il questionne : « Et si Horia Ankour avait répondu qu’elle était juive, elle aurait pu embarquer? » ; « Rien n’empêchait Air France de débarquer Mme Ankour en lui disant qu’Israël refusait de l’accueillir » a-t-il ajouté.
Un autre avocat de la plaignante, Me Albert Goldberg, avait reproché à la compagnie de « s’être comportée comme une filiale d’El-Al en s’asseyant sur le droit français ».

Quant à Air France, l’avocat de la compagnie de vol, Me Fabrice, exprime ses regrets concernant l’affaire : « Ce n’est pas une surprise pour nous. On n’avait pas à poser une question sur la religion d’un passager, c’était une erreur, même si cela a été fait pour des raisons humanitaires et avec la volonté d’éviter à la plaignante d’être arrêtée à son arrivée par les autorités israéliennes » en précisant qu’Air France avait préparé des consignes afin que ce genre d’incident « ne se reproduise plus ». Il ajoute tout de même : « Cela n’était pas de la discrimination et ne valait pas une condamnation pénale ».

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