Ce samedi 3 août, des centaines d’Algériens ont mangé, bu et fumé publiquement en guise de manifestation contre ce qu’ils appellent «l’islamisation du pays». L’événement s’est déroulé dans la ville de Tizi Ouzou et a regroupé entre 300 et 500 personnes : bouteilles d’eau, pains, cigarettes et bières étaient également au rendez-vous.

C’est une première en Algérie qui n’a jamais connu ce type de manifestation «anti-ramadan» de son histoire. Elle vient compléter la liste des pays du Maghreb avec le Maroc et la Tunisie, habitués par ces événements provocateurs. Le repas public de Tizi Ouzou n’a pas été interrompu par les forces publiques ni même par la population totalement dépassée par l’événement. Les autorités n’ont pas officiellement accepté le déjeuner mais elles ont tout de même affirmé qu’elles ne feraient rien pour les en empêcher.

Ce rassemblement n’est pas anodin, il répond à l’arrestation de trois jeunes le 19 juillet qui mangeaient en journée dans un restaurant fermé de Tifra, près de Tigzirt à 35km de Tizi Ouzou. Il y a encore à peine 10 ans, les restaurants étaient ouverts et la population n’était pas contrainte de respecter le jeûne. C’est ce que dénoncent les manifestants, se sentant opprimés et agressés pendant le mois béni.

Il faut préciser que la majorité du regroupement est d’origine berbère, une population beaucoup plus laïque que le reste du pays. Ces citoyens ont mal vécu «l’arabisation» de la Kabylie et revendiquent encore la liberté de conscience. Selon le président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït Chebib, ils ne sont pas arabes, ils ne sont donc pas obligés d’être musulmans.

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