Myriam Naar, 25 ans, a été la cible le 7 janvier d’une perquisition administrative, ce qui lui a valu la perte de ses deux enfants.

On reproche à Myriam d’avoir un comportement pouvant «  constituer une menace pour l’ordre et la sécurité publique  » et que «  des éléments concordants et avérés  » montrent qu’elle entretient «  des liens avec des individus dont la proximité avec la mouvance islamiste radicale est avérée  ». Une accusation qu’elle réfute instantanément : «  Pour moi, Daech et ceux qui ont commis les attentats n’ont rien à faire dans l’islam, ce sont des sectes. Je suis Française, j’aime mon pays.  »

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Elle témoigne : «  Ils sont arrivés, à 20 h 30, à la maison le 7 janvier. Ils étaient encagoulés, armés, ils n’ont rien trouvé, et je n’ai même pas été convoquée au commissariat ensuite.  »

Convertie en 2014 après un parcours de vie difficile, elle est d’abord convoquée devant le juge pour enfants : «  Il est alors question de les lui enlever, à la suite d’un rapport inquiétant des services sociaux  », reconnaît son avocate, Me Martine Azam, évoquant «  une mère aimante mais dépassée et des craintes de passages à l’acte sur les enfants  ».

L’été dernier, Myriam Naar décide de s’envoler pour le Maroc afin de travailler dans un call-center et emmène ses deux enfants. Elle rentre en décembre à Millau, le temps d’obtenir un nouveau visa touristique. Une semaine avant son départ, les forces de police interviennent ainsi que les services sociaux qui placent les deux enfants dans une famille d’accueil.

«  Le but de l’état d’urgence n’est pas de faire intervenir les services sociaux pour contester les choix de vie de Mme Naar. À partir d’une perquisition, on en arrive à polluer le contexte familial. Pour les enfants, c’est une catastrophe absolue : ils sont totalement traumatisés. Au bout de quinze jours, la première famille d’accueil n’en a plus voulu, il a fallu en changer.  » explique M. Azam

Pendant ce temps, Maryam est dévastée : «  L’air de rien, en m’enlevant mes enfants, c’est comme s’ils m’avaient assignée à résidence, insiste la jeune femme. Moi je veux partir au Maroc, j’y ai trouvé ma place, mais je ne veux pas partir sans eux.  »

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