La République de Centrafrique en proie aux conflits inter-religieux n’en finit pas de produire des centaines de morts aussi bien côté musulman que côté chrétien. Bien sûr, la presse internationale s’attardera, comme à l’habitude, sur les exactions commises par les musulmans et occultera volontairement celles commises par les chrétiens.
Pourtant ce sont les populations musulmanes qui, persécutées et victimes des violences perpétrées par les milices chrétiennes ont trouvé refuge au nord du pays, créant ainsi une scission entre musulmans et chrétiens, qui vivent désormais séparés.
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Le pays aux mains de la Séléka depuis 2013, présenté comme un mouvement de rebelles musulmans, a suscité la colère de la population à majorité chrétienne. Prêtes à reprendre coûte que coûte le contrôle du pays, les milices chrétiennes dites anti-balaka n’ont eu de cesse de s’attaquer aux musulmans. Le secteur musulman PK 5 censé être protégé par les militaires français, depuis que le nouveau gouvernement de transition a repris le pouvoir en 2014, est pourtant sous le feu des critiques des musulmans qui accusent les français de « prendre parti » en faveur des chrétiens.
Le 29 octobre, selon des sources Reuters, trois musulmans ont été lynchés à Bangui, la capitale centrafricaine. D’après certains témoins, les trois musulmans ont été attaqués alors qu’ils quittaient le quartier PK 5 pour le secteur chrétien. Deux d’entre eux ont été tués sur place et leurs corps découpés en petits morceaux, le troisième a été rattrapé par la foule et lynché à coups de pierres jusqu’à rendre son dernier souffle.
Une femme chrétienne témoin de la scène raconte: « C’est vraiment choquant ce que j’ai vu; même des enfants ont pris des pierres pour lapider un homme qui gémissait et implorait la pitié avant de mourir. Son cadavre se trouve encore près d’une Église dans le quartier », a-t-elle déclaré encore choqué par les événements.
Quelques temps plus tard, c’est un chrétien qui a été tué dans le secteur PK5, il s’agirait peut être de représailles suite à la mort des trois musulmans.
Les morts s’enchaînent entre règlement de compte et représailles, la folie meurtrière qui s’est emparée du pays ne risque pas de s’achever malgré le déploiement des casques bleus de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique) et les troupes françaises de l’opération Sangaris, les musulmans continuent à mourir sous l’oeil passif de la communauté internationale et des pays musulmans.