La journée «Portes ouvertes» organisée par le Conseil français du culte musulman (CFCM) en hommage aux victimes des attentats du mois de novembre n’est pas du goût de tous et pour cause.
Le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane a accordé une entrevue à Zaman France où il a profité de l’occasion pour dire tout haut ce que beaucoup de musulmans pensent tout bas. Et le moins que l’on puisse en dire c’est qu’il n’a pas mâché ses mots sans craindre les éventuelles retombées.
Avant tout il a décidé de ne pas participer à ce mouvement qu’il compare à « un effet de manche » sans grand intérêt.

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« On a l’impression que ne pas organiser ces journées, c’est comme avoir transgressé une règle ! Je pars du principe que prétendre ouvrir les mosquées, c’est sous-entendre qu’elles sont fermées le reste du temps. Nos mosquées sont ouvertes tous les jours ! Nous accueillons des visiteurs extérieurs notamment pendant les journées européennes du patrimoine, et là il y a du monde ! D’autant que cette journée «portes-ouvertes» a été organisée en hommage aux victimes du mois de janvier.
Or, les mosquées ont été les seules à le faire : les églises et les synagogues ne l’ont pas fait. C’est comme si on s’accusait d’être à l’origine des attentats. Les recteurs des mosquées ont même reçu un message du CFCM déjà préparé, à lire !
»

Voilà qui est clair ! Il va plus loin en déclarant que ces journées, non seulement ne servent pas à grand-chose, mais qu’elles desservent la cause qu’elles sont censées défendre. Plusieurs personnes ont écrit à la mosquée pour demander « A quelle heure on vient boire le thé ? ». Une réaction qui manque de respect pour nos lieux de cultes souligne Kamel Kabtane.

Si cet événement tient lieu de faire-part supposé rapprocher les communautés et prôner le dialogue, le recteur n’en reste pas moins dubitatif, car le dialogue il existe déjà. Il souligne qu’un groupe de 25 personnes est venu le 9 janvier dans le cadre d’une rencontre inter-religieuse prévue depuis longtemps.

D’ailleurs la mosquée de Lyon est bien loin d’être la seule à avoir boudé l’événement, seules quatre ou cinq mosquées de la région Rhône Alpes ont ouvert leurs portes. Il poursuit en précisant que ce ne sont pas ces opérations ponctuelles qui changeront la donne. Construire un dialogue inter-culturel commence d’abord par un dialogue entre musulmans et c’est un rôle qui incombe au CFCM nous dit le recteur de la mosquée de Lyon.
Construire une structure de représentation qui reflète l’ensemble de la communauté musulmane et pas le fait des uns et des autres. C’est-à-dire une structure qui rassemble les turcs, les convertis, les africains subsahariens, car actuellement il n’y quasi aucune relation entre ces différentes communautés.

« S’est-on posé la question comment travaille-t-on entre nous ? Comment sortir la communauté du traquenard dans laquelle elle se trouve ? Est-on capable d’être une force de proposition ? D’amener les jeunes vers la réalité ? Qu’a-t-on fait pour les femmes, pour les intégrer dans nos institutions ? Et les intellectuels ? Il faut entreprendre un dialogue entre musulmans, pour mieux nous connaître et mieux nous respecter » a-t-il conclu avec perspicacité.

Un discours comme on aimerait en entendre plus souvent de la part des représentants de la communauté musulmane qui semblent surtout privilégier la République à l’Islam et aux musulmans.

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