Gérald Darmanin tente de sauver « la charte des imams »

Le projet de texte de « charte des imams » préparé par le conseil français du culte musulman, que devaient signer les futurs imams, n’a pas vu le jour. Le ministre de l’Intérieur espère relancer l’initiative, confie-t-il au Parisien.

Le 18 novembre, recevant les représentants de huit des neuf fédérations qui constituent le Conseil français du culte musulman (CFCM), Emmanuel Macron avait exigé un engagement écrit, sous forme d’une « charte des valeurs » soulignant formellement leur attachement aux lois et principes essentiels de la République.

Tous ses interlocuteurs avaient alors juré de produire, sous quinze jours, un document de « haute tenue », selon un participant. Près de six semaines plus tard, après moult discussions internes, les membres « représentatifs » de l’islam de France se sont révélés incapables de finaliser cette fameuse charte, indique le JDD.

Mediapart s’est procuré la version provisoire de la « charte des imams », que doit rédiger le Conseil français du culte musulman à la demande d’Emmanuel Macron.

Élaborée en secret avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), la charte colle tellement aux objectifs politiques de l’exécutif qu’elle gêne des imams l’ayant consultée, indique Mediapart. Le journal d’investigation s’est procuré une version discutée le 15 décembre, qui affirme que le « racisme d’État » n’existe pas en France.

 

La Grande Mosquée de Paris se retire

Dans un communiqué officiel, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, annonce son retrait « irrévocable » du projet de création du Conseil national des imams voulu par Emmanuel Macron et dénonce « de viles manipulations » venant de « la composante islamiste au sein du CFCM ».

 

« J’ai décidé de ne plus participer aux réunions qui visent à mettre en oeuvre le projet du Conseil national des imams et de geler tous les contacts avec l’ensemble de la composante islamiste du Conseil français du culte musulman », poursuit le recteur de la Grande mosquée de Paris.

Chems-eddine Hafiz accuse « la composante islamiste au sein du CFCM, notamment celle liée à des régimes étrangers hostiles à la France » d’avoir « insidieusement bloqué les négociations » sur la charte en « remettant en cause presque systématiquement certains passages importants ». Pour le recteur, il s’agit d’une nouvelle tentative de « saborder toutes les initiatives qui visent à créer des rapprochements salutaires entre les musulmans de France et la communauté nationale ».  Il dénonce encore ces « cercles malveillants » souhaitant, selon lui, transformer l’islam, « une religion paisible en idéologie de combat ». 

Selon Chems-eddine Hafiz, des membres de mouvance islamiste auraient critiqué la charte, en assurant qu’elle allait « toucher à la dignité des fidèles musulmans »« J’estime que la représentation des musulmans mérite autre chose que des agissements douteux entourés d’actions qui cherchent à diviser la communauté nationale et à séparer les Français de confession musulmane de leur société », insiste-t-il.

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