Cela fait près de quatre mois que Fatima, 71 ans, ne sort pas. Fatima habite au Cannet, dans le département des Alpes-Maritimes et n’est pas sorti de chez elle depuis février dernier.

En effet, les voisins de Fatima refusent de lui donner un bip du garage de sa résidence afin de faciliter le passage de son fauteuil roulant et depuis elle n’a aucun moyen pour sortir de son immeuble.

Et depuis, Fatima ne sort pas de chez elle. Cette retraitée a emménagé avec son mari et ses enfants il y a plus de 20 ans dans un paisible immeuble de la rue Czernicky.
Sa fille Houda explique que sa mère ne se déplace en fauteuil que depuis 5 ans :
« Mes parents sont propriétaires. Ils n’ont pas de place de stationnement, mais l’ancien syndic leur avait attribué, à titre exceptionnel, un bip pour accéder au garage de la résidence. »

Utiliser ce bip et sortir du garage serait en fait le moyen le plus « simple » et le plus « adapté » pour que Fatima puisse sortir de son bâtiment, qui ne dispose pas d’un accès pour les personnes à mobilité réduite.

En février dernier, la famille a perdu le fameux badge et a contacté le nouveau syndic afin d’en obtenir un autre à leurs propres frais, soit 50 euros, comme le rapporte la fille de Fatima. Le syndic répondit qu’il ne pouvait pas donner suite à leur requête sans la soumettre avant aux copropriétaires.

Houda adressa alors un courrier expliquant la situation en précisant qu’ils ne veulent pas être propriétaires de parking et en assurant qu’ils n’utiliserons pas ce privilège pour stationner.

Résultat : sur la totalité des 48 copropriétaires possédant un garage, seuls 2 ont voté favorablement à la demande. 40 ont voté contre tandis que 6 se sont abstenus.
Leurs arguments étaient que de toute façon, le fauteuil roulant ne rentrait pas dans l’ascenseur. Mais Houda avait répondu qu’ils avaient acheté un fauteuil plus petit pour que sa mère puisse encore profiter d’un peu de liberté malgré son état.

Ce manque d’humanité et de solidarité envers la femme handicapée a créé un sentiment de révolte au sein la famille de Fatima. Houda s’indigne et déclare :

On décide pour elle si elle peut sortir ou pas. C’est une atteinte aux libertés individuelles ! La situation est déjà très difficile pour elle et pour nous psychologiquement…Ma mère a besoin de sortir pour oublier un peu son mal-être !

Toutefois, le syndic a proposé une option : passer par un portillon situé au deuxième sous-sol mais le syndic a oublié que la famille n’avait pas la clé et que cette option bloquerait la circulation le temps d’effectuer le transfert, alors que faire sortir Fatima du garage serait plus pratique et moins encombrant pour tout le monde.

En plus du fait que l’immeuble ne soit pas aménagé pour les personnes à mobilité réduite, la pente située sa sortie est très endommagé, ce qui n’est pas du tout idéal pour un fauteuil roulant.

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