Mort de Cédric Chouviat - une nouvelle expertise médicale confirme la responsabilité des policiers2

Une expertise médicale de synthèse versée à l’enquête sur la mort du livreur Cédric Chouviat après un contrôle policier le 3 janvier 2020 à Paris a confirmé la responsabilité des trois fonctionnaires, selon ses conclusions dont l‘AFP a eu connaissance lundi.

Dans ce document daté du 8 janvier, les cinq experts mandatés par le juge d’instruction retiennent comme cause du décès une « association simultanée de plusieurs facteurs » découlant des gestes d’interpellation ayant « abouti à une privation très rapide d’oxygène au cerveau ».

« Écrasement mécanique de la trachée »

Le père de famille de 42 ans avait été plaqué au sol le 3 janvier 2020 avec son casque de moto sur la tête lors d’un contrôle policier près de la tour Eiffel, provoquant son malaise. Hospitalisé dans un état critique, il est déclaré mort le 5 janvier Ni les gestes d’interpellation lorsqu’il était encore debout ni sa chute n’ont « occasionné de malaise », selon les experts.

« La problématique naît à partir du moment où la victime, obèse avec un cou court et un casque sur la tête attaché sous le menton, se retrouve en position ventrale avec un maintien et un appui en région dorsale, un avant-bras passé en avant du cou qui soulève le corps pour dégager les bras et les ramener dans le dos, dans une atmosphère générale de stress avec opposition et lutte », résument-ils d’une phrase.

Pour eux, c’est bien au sol que la mort de Cédric Chouviat s’est jouée: le mouvement d’avant en arrière de l’« avant-bras passé sous le menton » aurait engendré un « écrasement mécanique de la trachée » et de la « carotide ».

La mort de Cédric Chouviat est devenue une des affaires emblématiques du débat sur les violences policières. Elle avait conduit à l’interdiction de la technique de la « clé d’étranglement », annoncée en juin 2020 par le ministre de l’Intérieur d’alors, Christophe Castaner. Son remplacement par d’autres méthodes avait été officialisé en juillet 2021. La famille de Cédric Chouviat, qui considère sa mort comme une « bavure policière », réclame une requalification des faits en « violences volontaires ayant entraîné la mort », un crime passible des assises.

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