Des documents gouvernementaux classés secrets, les China Cables, ont été publiés ce dimanche. Ils décrivent le fonctionnement interne d’une vaste chaîne de camps d’internement chinois utilisés pour détenir au moins un million de personnes appartenant aux minorités musulmanes du pays.

Ces documents fournissent un aperçu officiel de la structure, de la vie quotidienne et du cadre idéologique des centres du nord-ouest du Xinjiang condamnés par la communauté internationale.

C’est l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) qui a obtenu ces documents et les a publié via le Guardian, la BBC et 15 autres partenaires médiatiques. Les documents ont été analysés par des experts indépendants qui ont conclu à leur authenticité. La Chine affirme bien entendu que ces documents sont faux…

Or, les informations données par les China Cables coïncident avec les preuves de plus en plus nombreuses provenant des camps de détention secrets. Ils confirment que les camps ont été conçus dès le départ comme des centres de détention pour lavage de cerveau à grande échelle.

Signés au nom de Zhu Hailun, haut responsable de la sécurité et chef adjoint du parti communiste du Xinjiang, les documents expliquent comment les centres ont été conçus pour endoctriner les minorités musulmanes et les forcer à accepter la culture chinoise.

Il est stipulé que :

– Les camps doivent utiliser un système strict de contrôle physique et mental total. Des clôtures doivent être placées autour de chaque bâtiment et des murs autour de l’enceinte. Un poste de police spécialisé doit se trouver à la porte d’entrée, tous surveillés par des agents de sécurité dans des tours de guet.

Les détenus peuvent être emprisonnés indéfiniment, mais ils doivent purger au moins un an dans les camps avant qu’on puisse même envisager de les « achever » ou de les libérer;

– Les camps doivent être gérés selon un système de points. Les détenus obtiennent des crédits pour « transformation idéologique », « respect de la discipline » et « études et formation ».

– Même après avoir terminé leur « transformation éducative », les détenus ne sont pas autorisés à être libérés. Ils s’installent dans un autre niveau de camps, où ils font face à une nouvelle période d’internement de trois à six mois pour « formation professionnelle ».

– Des appels téléphoniques hebdomadaires et un appel vidéo mensuel avec des membres de leur famille sont leur seul contact avec le monde extérieur, et ils peuvent en être suspendus comme punition.

« Prévenir les évasions » est une priorité absolue. L’ordre exige une surveillance vidéo 24 heures sur 24 « sans angles morts » pour surveiller chaque moment de la journée des détenus. Tous les aspects de leur vie doivent être entièrement contrôlés. À tel point qu’ils doivent se voir attribuer une place spécifique non seulement dans les dortoirs et les salles de classe, mais aussi dans les files d’attente à l’heure du déjeuner.

Adrian Zenz, chercheur, a déclaré :

Le but de ces camps est d’endoctriner et de changer toute une population en la en les faisant passer dans ce système. Le gouvernement chinois a évidemment menti sur le fait que ces gens sont volontaires pour entrer dans ces camps…

Des conditions de vie inhumaines pour ces détenus qui finissent pour certains par y mourir. Comment est-ce que la communauté internationale ne fait toujours rien pour ces milliers de musulmans illégalement emprisonnés, torturés et humiliés ?

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