Un groupement de six fédérations musulmanes déplore les accusations de la Grande Mosquée de Paris contre le CFCM

Six fédérations incluant la CCMTF, CIMG, FP, MF, RMF, UMF ont publié un communiqué afin de s’ériger contre les accusations du recteur de la Grande Mosquée de Paris contre les instances du CFCM dans la rédaction de la « Charte des imams » voulue par Emmanuel Macron.

« Nous, représentants des six fédérations (CCMTF, CIMG, FP, MF, RMF, UMF) membres du
CFCM, réunies le 30 décembre 2020, pour faire le point sur le projet de création du Conseil
National des Imams et de sa charte, déplorons unanimement les accusations du Recteur de la Grande Mosquée de Paris dans son communiqué du 28 décembre 2020, à l’encontre de
certaines composantes du CFCM sans les nommer.


L’extrême gravité de ces accusations est d’autant plus incompréhensible que dans son
communiqué, le Recteur de la GMP reconnait lui même que « tout semblait se dérouler dans des conditions normales jusqu’à mi-décembre ».

La création du Conseil National des Imams (CNI), décidée à l’unanimité par toutes les
composantes du CFCM le 18 novembre 2020, est née d’une volonté commune des
responsables musulmans et des pouvoirs publics, comme l’a rappelé le Président de la
République qui s’est engagé pleinement pour créer les conditions de sa réussite.
À l’Unisson, les responsables de toutes les fédérations y compris de la GMP ont validé, le 10
novembre 2020, les principaux documents définissant la mission, la composition et le
fonctionnement du CNI, ainsi que de nombreuses fiches techniques et supports encadrant son travail. Ce fut le premier acquis tangible, fruit d’une action collective au service du culte musulman.

Le deuxième acquis fut la mouture de la charte des principes du CNI du 15 décembre 2020,
qui a été également actée à l’unanimité comme étant la base de discussion et de concertation avec les pouvoirs publics.


Réconfortés par ces deux acquis, nous réaffirmons notre engagement de poursuivre nos
travaux dans l’unité et la cohésion avec lesquelles nous les avons conduites jusqu’au 28
décembre 2020. Nous formons le vœu que toutes les fédérations qui se sont engagées dans cette voie puissent participer à l’inscription d’une page importante dans l’organisation du culte musulman en France par l’installation imminente du Conseil National des imams.
Par ailleurs, nous saisissons cette occasion pour présenter brièvement les principes qui
fondent le conseil National des imams et les étapes à venir dans sa mise en place :

  • La création du CNI est une urgence et une nécessité afin que les imams puissent exercer leur mission dans un cadre clairement établi avec un statut qui les protège et qui écarte de l’imamat tout ceux qui nuisent à cette noble mission et dont le discours extrémiste et radicaux qui mettent en péril la cohésion nationale.
  • L’agrément des imams, en fonction de leurs connaissances religieuses, compétences
    pédagogiques et leurs qualités humaines ne peut se faire que par des imams dont la notoriété est reconnue par leurs pairs.
  • Le dispositif du CNI prévoit la création des conseils départementaux regroupant les imams prédicateurs en exercice. Au sein de ces conseils, des commissions seront chargées de recevoir et de formuler un avis sur les demandes d’agrément de nouveaux candidats à l’imamat. C’est sur la base de cet avis que le CNI procèdera à l’agrément du candidat.
  • À son lancement, le CNI sera composé des présidents des composantes du CFCM et des
    imams nommés par celles-ci. La présence de ces deux collèges permettra d’instaurer le cadre des rapports entre les imams et les présidents des associations gestionnaires des mosquées dont les missions au sein de la mosquée sont complémentaires.
  • Cette composition est amenée à évoluer pour intégrer des femmes qui délivreront des
    agréments à leurs paires en charge de l’enseignement religieux dans les mosquées.
  • Le Le CNI a pour mission également, entre autres, de proposer des formations aux imams et aumôniers et les assister dans le cadre de la prévention et la lutte contre la radicalisation, élaborer des recommandations pour harmoniser les pratiques cultuelles sur l’ensemble du territoire national et favoriser la cohésion nationale et le respect du pluralisme. S’agissant de la charte du CNI, elle vise à :
  • Réaffirmer que les valeurs islamiques et les principes de droit applicable dans la République sont parfaitement compatibles et les musulmans de France appartiennent pleinement à la communauté nationale ;
  • Œuvrer en faveur d’une compréhension saine de l’islam, authentique dans sa démarche,
    contextuelle dans son interprétation et respectueuse de la diversité des opinions ;
  • S’engager par la parole et l’action à préserver de la religion musulmane de toutes les
    dérives ;

Réaffirmer que cette mission, nous l’exerçons dans le cadre des principes et des lois de la République qui fondent l’unité et la cohésion de notre pays. Ces principes sont notamment inscrits dans la devise de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité » et dans sa Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances ».

  • S’agissant de la mise en œuvre du projet du CNI et de sa charte, elle s’effectuera en trois phases :
  • Mise en place du CNI et de sa charte par les fédérations.
  • Une plus large consultation de tous les acteurs locaux via les CRCM, les CDCM et les
    conseils départementaux des imams.
  • Eventuels ajustements issus des retours d’expérience de la mise en œuvre des travaux du CNI.

Signataires par ordre alphabétique : CCMTF, CIMG, FP, MF, RMF, UMF »

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