La vie d’une femme voilée n’est pas rose tous les jours, les regards de plus en plus hostiles au fil de l’actualité, les insultes, les quolibets et les nombreuses restrictions pondues à la va-vite sont autant d’handicaps qui l’empêche de vivre comme n’importe quel autre citoyen.

Pour les mères voilées, la situation est d’autant plus grave qu’elles sont non seulement marginalisées au sein de la société mais exclues de la vie scolaire de leurs enfants. C’est en 2010 que la polémique éclate après qu’une directrice d’école primaire de Pantin en Seine-Saint-Denis, refuse qu’une mère voilée participe à la sortie de classe de son enfant.
Ce fût le déclenchement d’une chasse aux mères voilées diligentée par l’Education nationale, en effet en 2012 le ministre de l’éducation de l’époque Luc Chatel rédige une circulaire qui va radicalement bouleverser la vie des mères musulmanes : « les parents qui portent des signes religieux ostensibles ne peuvent accompagner les enfants lors des sorties scolaires ».

Une carte blanche offerte aux islamophobes qui vont pouvoir s’en donner à coeur joie. Direction, professeurs voire parents d’élèves, chacun pourra en toute légitimité dénoncer tout voile qui pointe son nez à l’horizon.
Mais l’actuelle ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem redonne en octobre 2014 espoir aux mères musulmanes en mettant un terme à la circulaire en estimant que : « le principe, c’est que, dès lors que les mamans ne sont pas soumises à la neutralité religieuse (…), l’acceptation de leur présence aux sorties scolaires doit être la règle et le refus l’exception ». (Reuters)

Une position qui tranche avec celle de la circulaire Chatel que la ministre justifie : « une maman voilée, ce n’est pas du prosélytisme religieux » estime-t-elle.
Malheureusement en pratique l’acceptation des femmes voilées aux sorties scolaire est laissée à la discrétion du chef d’établissement ou à celle d’un enseignant sur base de la circulaire Chatel. Un blanc-seing dont va user et abuser le corps professoral et les directions d’écoles.

Salia comme beaucoup d’autres mères de famille voilées se retrouvent exclues de la vie scolaire de leurs enfants. Souhaitant participer à un atelier scolaire destiné aux mamans et à leurs enfants, des musulmanes vont subir l’humiliation de s’en voir expulsées devant tous les enfants de la classe. Stupéfaites et impuissantes face à la décision de la directrice de l’école primaire de Bézon qui leur signifie l’ordre de quitter l’établissement soutenue dans sa démarche par une inspectrice de l’Académie, les mamans s’en vont malgré elles.
Lors des Etats Généraux de la Banlieue qui se sont déroulés à Argenteuil le 4 mars dernier, Salia saute sur l’occasion pour se plaindre à la ministre au nom de toutes ces mères offensées.

Elle lui relate l’humiliation dont sont victimes les femmes voilées qui ne peuvent participer à aucune activité en compagnie de leurs enfants et la « froideur et violence » de la directrice lorsqu’elle s’est aperçue que des mamans portaient le voile dans l’enceinte de l’école, allant jusqu’à leur poser un ultimatum, soit elles retirent leur voile, soit l’atelier est annulé et la classe évacuée.
L’anecdote choque la ministre qui réitère ses propos de 2014, à savoir que les parents ne sont pas soumis à la même neutralité religieuse que les fonctionnaires de l’Education nationale à condition qu’il n’y ait aucune intention de prosélytisme.

Les musulmanes sont les premières victimes de l’islamophobie, exclusion, insultes et brimades sont leur lot quotidien tout cela dans l’indifférence générale.

Si vous ne parvenez pas à visionner la vidéo ci-dessous, CLIQUEZ ICI.

Une femme voilée se plaint à Najat Vallaud-Belkacem de l’exclusion dont sont victimes les mamans musulmanes !

Publié par Halalbook, le réseau social des musulmans sur vendredi 10 mars 2017

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