Lundi, la gouverneure d’Alama a signé une loi imposant la castration chimique aux détenus ayant abusé des mineurs et souhaitant bénéficier d’une libération conditionnelle. Les opposants à cette cure dénonce une méthode anticonstitutionnelle, « cruelle et dégradante ».

Après la Californie, la Floride, l’Iowa ou encore la Louisiane, l’Alabama a édicté lundi une loi imposant la castration chimique aux délinquants sexuels sur mineurs, rapporte CBS News. Ainsi, à compter du 1er septembre 2019, les hommes ayant abusé d’un enfant de moins de 13 ans et bénéficiant d’une libération conditionnelle devront suivre une cure chimique durant le mois précédant leur sortie de prison, et ce, jusqu’à ce qu’un juge décide que le traitement n’est plus nécessaire. La loi impose par ailleurs aux détenus sortants de payer leur traitement. En cas d’interruption, ils seront renvoyés en prison pour purger la fin de leur peine.

Cure « cruelle et dégradante »

La gouverneure de cet Etat très conservateur du sud des Etats-Unis s’est réjouie de la nouvelle mesure qui représente « un pas de plus pour la protection des enfants d’Alabama », cite Le Parisien. Steve Hurst, un député républicain de l’Alabama, tente de faire signer cette loi depuis de nombreuses années.

« Des gens m’appelaient pour me demander si je ne pensais pas que la castration chimique était inhumaine. Mais je leur répondais: ‘Qu’y a-t-il de plus inhumain que de violer un enfant sans défense' », explique-t-il au média américain WIAT-TV, cité par CBS News.

La cure, administrée par voie orale ou par injection, a pour effet de réduire ou bloquer la production de testostérone et permet ainsi, selon les partisans de la loi, de stopper les pulsions sexuelles. Une méthode qui suscite de vifs débats. Parmi ses opposants, certains pointent l’inconstitutionnalité de cette mesure « cruelle et dégradante. Les traitements médicamenteux forcés sont d’importantes préoccupations », déplore auprès du média américain WSFA, Randall Marshall, président de l’Union des libertés civiles américaines.

Un traitement légal en France depuis 1998

En France, la castration chimique est prévue par la loi du 17 juin 1998 relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs. Elle prévoit que les détenus peuvent y avoir recours sur la base du volontariat, dans le cadre d’un suivi psycho-judiciaire. « Actuellement, le dispositif n’est pas obligatoire, mais les détenus qui n’y participent pas ne peuvent prétendre à des remises de peine ou à la libération conditionnelle », précisait le Sénat en 2009.

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