La Tunisie s’apprête à proposer un projet de loi qui verrait les femmes enrôlées dans l’armée, a annoncé le ministère de la Défense. En 2016, d’après Al Arabiya le ministre de la défense déclarait qu’il fallait examiner la possibilité aux femmes de servir dans ses forces armées pour faire face à de «nouveaux défis», notamment les attaques de militants.

«La constitution tunisienne dit que le service national est un droit pour tous les citoyens … Ce devoir s’applique à tous les citoyens, hommes ou femmes, il est donc temps d’examiner la question», a déclaré Farhat Horchani à la station de radio privée Mosaique FM.

Le projet de loi qui doit être présenté devant la Chambre des Représentants, inclura le service militaire obligatoire pour les hommes et les femmes dans le but de parvenir à une plus grande égalité entre les sexes.

Cela survient alors que le pays est confronté à une crise économique et à des attaques terroristes.

Rappelons que tous les hommes de plus de 20 ans sont éligibles au service militaire en Tunisie et cette obligation demeure jusqu’à 35 ans. Les moins de 20 ans qui souhaitent s’enrôler doivent fournir l’autorisation de leurs parents. Cependant, les ressortissants ont hésité à servir dans l’armée pour rendre les lois plus flexibles.

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes en Tunisie

Selon le recensement de la population de 2020, les femmes sont plus nombreuses que les hommes en Tunisie, avec un peu plus de 50% de la population féminine.

L’armée tunisienne a été classée 11e armée la plus puissante du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord selon Global Firepower. Avec ses voisins, l’Algérie et le Maroc, respectivement quatrième et septième du classement.

Les femmes ne sont techniquement  pas exclues de l’entrée dans les forces armées, mais le service militaire obligatoire d’un an en Tunisie est en pratique réservé aux hommes.

La Tunisie a été frappée par des dizaines d’attaques de militants depuis sa révolution de 2011, Rappelons notamment il y a quelques années, les agressions qui avait eu lieu à Tunis et dans la station balnéaire de Sousse qui avait entraîné la mort 60 personnes, toutes étrangères sauf une.

La décapitation d’un adolescent berger par des militants alors que ses moutons paissaient sur le mont Mghilla en novembre 2015 avait également horrifié le pays.

Le chômage élevé des jeunes et une économie en difficulté ont conduit certains observateurs tunisiens à mettre en garde contre le risque accru de radicalisation dans ce pays d’Afrique du Nord.

«Il y a de nouveaux défis: le terrorisme, des moyens limités», a déclaré Horchani.

Il a dit que la Tunisie avait besoin d’une « infrastructure adaptée … Nous avons vu que les jeunes ne veulent pas faire leur service militaire. »

Le président Beji Caid Essebsi a déclaré la semaine dernière que la bataille de la Tunisie pour lutter contre le «terrorisme» avait déjà coûté à son économie environ 4 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros).

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