Un boulanger en grève de la faim contre l’expulsion de son apprenti guinéen - VIDEO

Un boulanger de Besançon a entamé une grève de la faim depuis dimanche dernier pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen. Ce jeune migrant, entré illégalement sur le territoire, est visé par une obligation de quitter le territoire français et une expulsion.  

Une réaction des autorités radicale qui traduit une incompréhension de la part du boulanger : avant sa majorité, le jeune homme était pris en charge par l’État. Mais depuis qu’il est majeur, l’État lui demande de quitter le pays.

 

Pour attirer l’attention sur le sort de son apprenti, un jeune homme originaire de Guinée sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, un boulanger de Besançon a entamé une grève de la faim.

« Ce gosse, il parle mieux français que moi ! »

Parti de Guinée et arrivé en France comme mineur isolé après être passé par le Mali, la Libye et avoir traversé la Méditerranée pour rejoindre l’Italie, avant de rallier la France, Laye Fodé Traore a désormais l’obligation de quitter le territoire. 

Une véritable injustice pour Stéphane Ravacley, qui a pris sous son aile le jeune homme depuis plus d’un an. « C’est un gamin qui travaille bien. Il arrive à partir de 3 heures du matin et repart vers 7h30. Cela fait un an et demi qu’il travaille avec moi. C’est un taiseux. Il bosse et apprend, il a compris déjà l’essentiel du métier. Ce gosse, il parle mieux français que moi ! », raconte-t-il au Parisien. « Il y a une place pour lui dans mon fournil », insiste le boulanger, qui prévoyait de le prendre comme ouvrier au terme de sa formation.

« Notre pays a recueilli cet adolescent. Il l’a formé. Laye Fodé Traoré s’est intégré (…). Cette volonté d’expulser ce futur boulanger est incompréhensible », estime-t-elle, appelant le ministre à « ouvrir les yeux sur la réalité à laquelle sont confrontés ces jeunes migrants ».

La pétition lancée par Stéphane Ravacley résonne comme un cri du cœur. «Aidez-nous à sauver notre super apprenti boulanger de l’expulsion du territoire !», lit-on sous la photo d’un garçon tout sourire accoudé à un plan de travail. 

En une semaine, le texte a recueilli plus de 120 000 signatures. Pour renforcer cette mobilisation, le patron de la boulangerie La Huche à Pain à Besançon a mis son avertissement à exécution. Dimanche 3 janvier, il a entamé une grève de la faim.

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