Les archives de l’INA permettent de se rappeler d’une époque où la France organisait le grand pèlerinage pour les Musulmans vivant dans ses anciennes colonies d’Afrique.

Dès 1930 la France avait eu un aperçu de la colossale force de la croyance musulmane en prenant en compte ses « colonies  » indélébilements ancrées dans l’Islam et dans l’observation stricte de ses prescriptions religieuses.

Elle mit alors en oeuvre ce qui se nommerait des décennies plus tard par les historiens  » la culture coloniale du Hajj ».

Un reportage produit par Les Actualités Françaises fut diffusé à grande échelle dans les cinémas et les émissions télévisées.

Intitulé « Aux lieux saints de l’islam par la France, le grand pèlerinage de 1946″ .

Des pèlerins Marocains, Algériens, Tunisiens et de tous les centres de l’Afrique française » que la France honorée a envoyé au pèlerinage …

Une France décrite comme « tenue au respect de la croyance et des traditions religieuses des peuples musulmans » .

En « témoignage de son respect de l’islam » et « en dépit de la misère de l’après-guerre et de la pauvreté de ses transports maritimes sévèrement touchés par la guerre », la France « a voulu mettre le plus beau navire de sa marine marchande au service du pèlerinage : l’Athos II » qui a embarqué des centaines de musulmans issus de divers pays de l’Afrique française mais unis « dans une même foi et une joie fraternelle », entend-t-on dans le film documentaire. Un privilège pour qui avait la chance de faire un tel voyage, qui durait bien des semaines à l’époque contre quelques heures en avion aujourd’hui.

Partis au départ d’Alger, le navire a accueilli 1 300 pèlerins dont 160 de l’Afrique noire, 560 du Maroc et 560 d’Algérie, tous « animés à ce moment un seul désir : prier devant le tombeau du Prophète », à Médine, et « prier au lieu même où pria le Prophète », à La Mecque.

Après Alger, le navire a fait escale à Bizerte, en Tunisie, pour embarquer 220 pèlerins supplémentaires avant d’amarrer au port de Jeddah et de laisser les pèlerins rejoindre les lieux saints de l’islam.

Il m’est agréable de saluer ici, au nom du gouvernement français, ceux qui ont le privilège de partir aujourd’hui pour le pieux pèlerinage au lieu saint de l’islam que le Coran prescrit aux musulmans d’accomplir une fois au moins durant leur vie

, déclarait alors Yves Chataigneau, gouverneur général de l’Algérie de l’époque, lors de son discours sur le pont de l’Athos II pour souhaiter bon voyage aux pèlerins.

La France toute entière s’honore d’avoir ouvert aux croyants d’Afrique du Nord les portes de la terre sacré

, conclut le reportage archivé par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) .

Il fut donc un temps où la France organisait le grand pèlerinage dans ses colonies comme en témoigne les archives de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) .

C’était il y a 70 ans …

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