Le droit de manifester connaît une forte régression en Occident.
Selon un nouveau rapport de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), les gouvernements occidentaux restreignent de plus en plus les manifestations pro-palestiniennes. L’étude cite principalement le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les États-Unis.
“Cette tendance montre une normalisation inquiétante des mesures d’exception face à la dissidence,” a déclaré Yosra Frawes, responsable Maghreb-Moyen-Orient à la FIDH.
Ce rapport paraît au lendemain du cessez-le-feu à Gaza et de la libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens. Il s’appuie sur des sources publiques, des témoignages directs et plusieurs rapports d’organisations internationales.
Au Royaume-Uni, la contestation assimilée à l’extrémisme
Au Royaume-Uni, la FIDH affirme que le droit de manifester est attaqué depuis plusieurs années. Elle évoque la loi anti-protestation de 2024, jugée illégale par la justice britannique. De plus, les déclarations de Suella Braverman, ex-ministre de l’Intérieur, ont marqué les esprits. Elle avait qualifié les rassemblements pro-palestiniens de “marches de la haine”, alimentant ainsi une forte stigmatisation.
Selon le rapport, ces discours ont discriminé les musulmans et les minorités racisées.
Ils ont aussi associé tout soutien à la Palestine à des mouvements extrémistes. L’arrivée au pouvoir de Keir Starmer n’a pas changé la ligne politique. Son gouvernement a maintenu le lien entre critique d’Israël et antisémitisme violent. Il a également renforcé les pouvoirs de la police lors des rassemblements.
Les chiffres officiels confirment une aggravation. Les crimes haineux contre les musulmans ont augmenté de 20 % en un an. Les agressions islamophobes ont bondi de 73 % en 2024.
Et les actes antisémites ont aussi progressé, nourrissant un sentiment d’insécurité généralisé.
Une tendance européenne et américaine
La France fait face aux mêmes critiques. Le gouvernement a interdit plusieurs manifestations pro-palestiniennes et dissous le collectif Urgence Palestine.
Ces décisions ont suscité de nombreuses inquiétudes au sein des organisations de défense des droits humains.
En Allemagne, la répression s’intensifie également. Les autorités ont interdit certains slogans jugés antisémites et multiplié les contrôles policiers. Les tactiques utilisées sont souvent jugées excessives par les observateurs.
Aux États-Unis, la situation n’est pas meilleure. Les militants pro-palestiniens subissent arrestations, poursuites judiciaires et pressions sur les campus universitaires. Les autorités invoquent la sécurité nationale, mais les ONG dénoncent une atteinte grave à la liberté d’expression.
Une atteinte à la liberté dans les démocraties occidentales
La FIDH demande plusieurs réformes urgentes. Elle appelle le Royaume-Uni à créer un organisme indépendant pour surveiller les pratiques policières. Elle propose aussi d’abroger les lois autorisant les fouilles sans motif lors des manifestations.
Le rapport conclut :
“La répression de la solidarité avec les Palestiniens révèle une crise profonde des libertés dans les sociétés démocratiques.”




























