
Dans plusieurs États dirigés par le Bharatiya Janata Party (BJP), notamment l’État de Uttar Pradesh, la police a enregistré des dizaines d’affaires contre des musulmans qui affichaient ou scandaient « I Love Muhammad ». Cette campagne symbolique, initialement paisible, est devenue le point de départ d’une vaste colère.
Le déclencheur : Kanpur et un slogan-pancarte
L’affaire a débuté le 4 septembre 2025, à Kanpur : une pancarte lumineuse « I Love Muhammad » affichée dans un quartier à majorité musulmane, dans le cadre d’une procession de l’Eid Milad-un-Nabi. Des habitants hindous ont protesté, jugeant que l’espace était réservé à la fête hindoue du Ram Navami. La police a retiré la pancarte et initié des poursuites contre plusieurs musulmans.
Extension nationale et chiffres
La campagne s’est rapidement propagée à d’autres villes et États : une expression de dévotion est devenue motif d’inculpation. Le groupe de défense des droits civils Association for Protection of Civil Rights (APCR) rapporte : plus de 22 FIRs déposées, plus de 2 500 personnes mentionnées comme accusées, au moins 89 arrestations au 21 octobre.
Contestation et droit religieux : un discours de liberté mis à l’épreuve
Des leaders musulmans comme Asaduddin Owaisi ont dénoncé cette répression comme une attaque contre la liberté de croyance. “Dire ‘I Love Muhammad’ n’est pas un crime”, a-t-il publié sur X.
Des défenseurs des droits affirment que l’expression de la foi ne peut pas être criminalisée sans violer les principes de liberté religieuse garantis par la constitution indienne et les normes internationales.
Impacts concrets : arrestations, démolitions, pression sociale
Dans plusieurs cas, après l’arrestation des manifestants, des maisons appartenant à des accusés ont été démolies, ce qui est dénoncé comme une forme de punition extrajudiciaire.
Des militants affirment que les personnes visées sont majoritairement des travailleurs journaliers ou des familles modestes, ce qui rend l’accès à la justice difficile.























