
Des bombes s’abattent sur Gaza, le bilan dépasse les 67 000 morts, dont plus de 20 000 enfants. Le monde du football observe mais garde le silence. UEFA et FIFA, pourtant puissantes institutions sportives, n’ont pas réagi, même après que l’ONU a qualifié la campagne militaire de génocide. Ce silence, autrefois perçu comme de la neutralité, apparaît désormais comme de la complicité.
La rencontre de qualification pour la Coupe du monde entre la Norvège et Israël à Oslo dépasse le cadre sportif. Elle devient un test moral pour le football mondial, une opportunité de protestation et de solidarité. Des fans, des activistes et des joueurs norvégiens voient ce match comme un moment pour refuser l’indifférence des instances dirigeantes.
Le 9 août 2025, l’UEFA rend hommage à Suleiman al-Obeid, “le Pelé palestinien”, dans un post sur X. Mais il omet de préciser qu’il est mort dans une frappe israélienne avec sa famille à Gaza. Mohamed Salah réagit sèchement : « Dites-nous comment, où et pourquoi il est mort. » La critique gronde : l’UEFA accuse de maquillage de guerre.
Quand le football devient un terrain de conscience
Face à la pression, l’UEFA agit : lors du Super Cup, un panneau « Stop Killing Children and Civilians » s’affiche, et deux enfants palestiniens montent sur scène avec le président Ceferin. Mais beaucoup dénoncent l’hypocrisie : la Russie avait été suspendue après son invasion en Ukraine, tandis qu’Israël reste actif sur la scène sportive.
La Norvège, sous la présidence de Lise Klaveness à la fédération, prend les devants. Elle décide de reverser tous les revenus du match Norvège-Israël à l’aide humanitaire pour Gaza. Elle appelle UEFA et FIFA à suspendre Israël tant qu’il ne respecte pas le droit international. L’association norvégienne signe un partenariat avec Médecins Sans Frontières, et des fonds privés s’ajoutent, dépassant les 5 millions de couronnes.
Le 16 septembre, la Commission d’enquête indépendante de l’ONU déclare qu’Israël a commis un génocide à Gaza. Elle cite la destruction systématique des hôpitaux, écoles et infrastructures vitales. Des rapporteurs exigent l’exclusion d’Israël des compétitions internationales. Des pétitions rassemblent des centaines de milliers de signatures.
La Turquie pousse pour la suspension
Le 26 septembre, le président de la Fédération turque adresse une lettre à Gianni Infantino et Ceferin : « Suspendre Israël jusqu’à ce qu’il respecte le droit international. » Lors de débats internes, l’UEFA envisage la suspension, mais abandonne sous pression diplomatique américaine.
Gianni Infantino sort enfin de son silence : « Le football ne peut pas résoudre les conflits géopolitiques. » Une justification utilisée à plusieurs reprises, mais qui paraît vide face aux accusations de double standards.
Les critiques fusent : pourquoi interdire la Russie mais pas Israël ?
Un match sous haute tension
La Norvège domine le groupe I avec 15 points, Israël suit en troisième place avec 9 points. Le stade Ullevaal accueillera ce samedi 11 octobre non seulement un match, mais un symbole. Des milliers de manifestants défileront depuis le centre-ville. On prévoit un silence dans la 67ᵉ minute, une seconde pour chaque millier de vies perdues. Des keffiehs, des drapeaux palestiniens et des chants pour la justice marqueront l’entrée des joueurs.



























