La Turquie accusée d'avoir renvoyé des Ouïghours vers la Chine

Les musulmans ouïghours craignent que leurs proches aient été expulsés vers le Tadjikistan, d’où Pékin peut plus facilement obtenir leur extradition.

Les musulmans ouïghours qui se sont entretenus avec le journal britannique Sunday Telegraph ont déclaré qu’ils craignaient que leurs proches n’aient été emmenés au Tadjikistan avant d’être extradés vers la Chine.

Les proches d’Almuzi Kuwanhan, une mère de deux enfants de 59 ans qui a fui en Turquie, craignent qu’elle ne soit ramenée en Chine.

Sa famille a déclaré au Sunday Telegraph que Kuwanhan avait été détenue au centre d’expulsion d’Izmir avant d’être emmenée au Tadjikistan, un pays avec lequel elle n’a aucun lien.

Ankara nie avoir expulsé des musulmans ouïghours vers la Chine, mais les militants craignent que la Turquie les ait renvoyés via des pays tiers comme le Tadjikistan, où il est plus facile pour Pékin d’obtenir leur extradition.

Les craintes concernant le sort de Kuwanhan surviennent alors que la communauté ouïghoure d’Istanbul continue de vivre sur les nerfs après que Middle East Eye ait rapporté que la Turquie avait menacé de renvoyer des réfugiés ouïghours vers la Chine.

Des documents obtenus par MEE montrent que la Turquie avait rejeté plusieurs demandes de Ouïghours dans l’espoir d’obtenir une résidence de longue durée à l’intérieur du pays.

Certains réfugiés avaient demandé leur résidence de longue durée en 2017 et avaient été informés du résultat il y a un mois. Les documents de rejet indiquent que les réfugiés peuvent présenter une nouvelle demande, mais uniquement depuis leur pays d’origine.

Le retour en Chine pourrait signifier un possible emprisonnement pour les Ouïghours, qui auraient été victimes de divers abus de la part des autorités chinoises.

Havre de paix

La Turquie a toujours été un havre de paix pour les Ouïghours, une minorité turque, fuyant la persécution religieuse en Chine depuis les années 1960, avec des milliers de personnes vivant dans des villes à travers le pays.

Alors qu’Ankara a critiqué Pékin pour son traitement des Ouïghours, la Turquie ne faisait pas partie des 22 pays qui ont appelé à une enquête sur les abus en Chine au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies au début du mois.

En 2019, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, s’est dit « profondément préoccupé » par la « persécution des musulmans ouïghours au Xinjiang » par la Chine.

Cavusoglu, cependant, n’a pas commenté les camps de rééducation qui ont emprisonné environ un million d’Ouïghours et d’autres musulmans.

Les critiques, cependant, affirment que le soutien de la Turquie à la minorité ouïghoure a été édulcoré après qu’Ankara a recherché de meilleures relations commerciales avec Pékin.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’a pas abordé la question dans des remarques publiques lors d’une visite à Pékin le mois dernier.

Un porte-parole de la présidence turque a déclaré qu’Erdogan et son homologue chinois Xi Jinping avaient discuté des Ouïghours lors de discussions privées.

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