L’avion El Al transportera des responsables américains et israéliens aux Émirats arabes unis pour consolider l’accord de «normalisation».
Des délégations de haut niveau se sont envolées d’Israël vers les Émirats arabes unis (EAU) lors du tout premier vol commercial entre les pays du Moyen-Orient pour mettre la touche finale à un pacte controversé établissant des relations ouvertes.
Les principaux collaborateurs du président américain Donald Trump et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu étaient à bord du vol direct de Tel Aviv à Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, sur le porte-drapeau israélien El Al.
Le vol LY971 a survolé l’Arabie saoudite après que Riyad ait accepté dimanche la demande israélienne – également une première.
L’avion transportant les délégations américaine et israélienne à Abu Dhabi porte le mot «paix» écrit dessus en anglais, hébreu et arabe.
Il porte également le nom de Kiryat Gat, une colonie juive construite sur les restes de deux villages palestiniens nettoyés ethniquement, Iraq al-Manshiyya et al-Faluja.
Annoncé le 13 août, l’accord de «normalisation» est le premier accord de ce type entre un pays arabe et Israël depuis plus de 20 ans et a été largement catalysé par les craintes communes de l’Iran.
Les Palestiniens ont été consternés par la décision des Émirats arabes unis, craignant que cela n’affaiblisse une position panarabe de longue date qui appelait au retrait israélien des territoires occupés et à l’acceptation du statut d’État palestinien en échange de relations normales avec les pays arabes.
‘Vol historique’
Le conseiller principal et gendre de Trump, Jared Kushner, et le conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien dirigent la délégation américaine. L’équipe israélienne est dirigée par l’homologue d’O’Brien, Meir Ben-Shabbat.
Kushner a exprimé l’espoir d’une ère plus pacifique dans la région.
« Bien qu’il s’agisse d’un vol historique, nous espérons qu’il commencera un voyage encore plus historique au Moyen-Orient et au-delà », a déclaré Kushner avant de monter à bord de l’avion El Al.
Les responsables exploreront la coopération bilatérale dans des domaines tels que le commerce et le tourisme, et les envoyés de la défense israéliens doivent se rendre aux EAU séparément.
Les responsables israéliens espèrent que le voyage de deux jours donnera une date pour une cérémonie de signature à Washington, peut-être dès septembre, entre Netanyahu et le prince héritier d’Abou Dhabi, le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan.
Cela pourrait donner à Trump un coup de pouce en matière de politique étrangère avant sa candidature à sa réélection en novembre.
Dimanche à Jérusalem, Kushner a qualifié l’accord EAU-Israël de « pas de géant ».
« Pour avoir joué un rôle dans sa création, et je le dis en tant que petit-fils de deux survivants de l’Holocauste, cela signifie plus pour moi et pour ma famille que je ne pourrai jamais exprimer », a déclaré Kushner.
L’administration Trump a tenté d’amener d’autres pays arabes préoccupés par l’Iran à s’engager avec Israël. Le plus puissant d’entre eux, l’Arabie saoudite, a signalé qu’il n’était pas prêt.
Mais dans ce qui pourrait présager une posture plus détendue de Riyad, l’avion El Al sera autorisé à survoler le territoire saoudien pour réduire le temps de vol.
Dimanche, la chaîne de télévision israélienne Kana rapporté que les Israéliens craignaient que Riyad ne révoque l’autorisation d’utiliser l’espace aérien saoudien au dernier moment.
Si le vol est autorisé, cela marquerait la première fois qu’un avion commercial israélien utilise le territoire saoudien pour un survol. Il n’y a eu aucun commentaire de la part des responsables saoudiens.
