« Où est mon père ? » une petite fille ouïghoure s'en prend à l'ambassadeur de Chine en Turquie - VIDEO

Une fille ouïghoure de 10 ans crie et demande des réponses sur les membres de sa famille disparus dans l’est du Turkestan alors que l’ambassadeur chinois en Turquie passe devant l’ambassade de Chine à Istanbul.

 

Les enfants Ouïghours réfugiés en Turquie racontent leur détresse

Des enfants de Ouïghours qui ont fui la Chine ont la rare opportunité d’étudier leur langue et leur culture dans une école de la périphérie d’Istanbul. Mais parmi eux beaucoup ont un père ou une mère enfermé dans un camp.

La Turquie est une terre de refuge pour la minorité musulmane ouïghoure qui a fui les persécutions de l’État chinois, mais parfois ils prennent le risque de retourner en Chine pour voir leur famille ou pour les affaires et certains n’en reviennent pas.

Sur la centaine d’élèves de l’école, un quart ont un de leurs parents enfermé dans des camps, présentés par Pékin comme des centres de « rééducation », et sept ont perdu père et mère, selon le directeur Habibullah Kuseni.

Une petite écolière se confie :

En 2017, ma grand-mère est tombée malade. Ma mère avait du mal à le supporter alors elle est rentrée. On pouvait se parler souvent par téléphone. Puis ma grand-mère est décédée. Ma mère a été interrogée par les Chinois. Puis ils ont confisqué son passeport et quelques semaines plus tard, ils l’ont mise en prison.

Fatima, une autre petite fille ouïghoure de neuf ans, n’a que des bribes de souvenirs de son pays natal. Et de son père détenu là-bas.

Elle se souvient qu’elle insistait toujours pour regarder des dessins animés. Mais lui préférait suivre les informations, notamment concernant le président turc Recep Tayyip
Erdogan, l’un des rares leaders du monde musulman à avoir pris position en faveur de la cause ouïghoure, au risque de s’attirer les foudres de Pékin.

Depuis leur déménagement en Turquie, il arrivait au père de Fatima de rentrer en Chine pour le travail. « Et puis un jour, il a disparu », poursuit-elle, les yeux embués. « Je pensais qu’il reviendrait, mais il n’est jamais revenu. »

Tursunay, une jeune fille de 15 ans, est sans nouvelles de ses parents qui ont tenté une visite en Chine. Après la confiscation de leur passeport par Pékin, ils s’étaient voulus rassurants : « Ne t’inquiète pas pour nous », avaient-ils insisté au téléphone. Puis, silence.

Tursunay a elle aussi quelques souvenirs de sa vie là-bas. Elle se rappelle quand elle a demandé à son père pourquoi des caméras avaient été installées à l’entrée de leur appartement. « Parce que nous sommes musulmans », lui avait-il répondu, peu de temps avant de mettre le feu à toute sa collection de CDs religieux.

Maintenant, Tursunay n’a plus qu’un vieil ami de la famille rencontré en exil pour veiller sur elle et sa petite soeur.

« Le peuple ouïghour risque l’extinction. Cela concerne notre culture, notre langue et notre religion. Voilà pourquoi il est très important d’avoir une école comme celle-ci à l’étranger. » déclare Mahmut Ufti professeur au sein de l’établissement.

De nombreux Turcs disent ressentir un lien historique avec les Ouïghours, parce qu’ils sont musulmans et parlent une langue de la famille turcique. « Les pleurs de nos frères du Turkestan oriental ne sont-ils pas parvenus jusqu’à vous ? », s’écrie Musa Bayoglu lors de l’une récente manifestation pro-Ouïghours devant le consulat chinois à Istanbul.

« (Les Turcs) permettent à 50.000 Ouïghours de vivre en paix », rappelle un militant ouïghour rencontré à Istanbul. « Aucun autre pays, ni musulman ni occidental ne peut en dire autant. »

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