Les scènes de panique en provenance du Myanmar ainsi que les centaines de milliers de réfugiés fuyant vers le Bangladesh ont enfin suscité l’intérêt de la communauté internationale si longtemps complaisante face aux crimes perpétrés par le régime birman.

Près de 400.000 Rohinyas ont déjà fui vers le Bangladesh, une situation que ce pays classé parmi les pays les plus pauvres du monde a du mal à gérer et qui explique probablement sa récente décision de fermer ses frontières aux arrivages encore plus importants de Rohingyas.
Pour pallier à ce problème, le Royaume du Maroc vient d’envoyer une aide humanitaire d’urgence pour l’aider à traverser cette épreuve comme nous l’apprend un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération :

« Sur instructions du Roi Mohammed VI, le Maroc envoie une aide humanitaire d’urgence au Bangladesh, en vue de soutenir les efforts de ce pays frère pour faire face à l’afflux massif de réfugiés issus de la minorité musulmane des Rohingyas, en provenance du Myanmar. »
Une aide composée essentiellement de de tentes, de couvertures, de denrées alimentaires de base et de médicaments de première nécessité, tous les produits qui manquent cruellement aux centaines de milliers de musulmans, entassés dans des camps de fortune bangladais.

Le nettoyage ethnique qui a débuté il y a quelques années en Birmanie s’est accéléré ces derniers mois. La répression et les violences contre la minorité musulmane se sont intensifiés, obligeant cette dernière à fuir le pays..
La situation est telle que même le dalaï lama en personne est sorti de sa réserve pour exhorter la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi à mettre fin à cette extermination en règle.
En butte à de virulentes critiques, la «prix Nobel» qui devait se rendre la semaine prochaine à New York pour l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, a préféré renoncer à son déplacement. L’ex-opposante à la junte militaire prévoit à la place de s’adresser à la nation le 19 septembre pour prôner, selon son porte-parole, « la réconciliation et la paix ».
Chaque jour nous livre son lot de témoignages plus horribles les uns que les autres sur le calvaire des Rohingyas fuyant leurs villages de l’Etat Rakhine.

Des femmes et des enfants parfois blessés par balles affluent par dizaines de milliers vers les frontières avec le Bangladesh, mais leur sort est enviable si l’on compare avec ceux qui sont restés et qui n’ont pas pu fuir. Les rescapés témoignent des raids de l’armée birmane, des incendies, des femmes et des fillettes violées puis mutilées, des hommes exécutés de sang froid.
Les opérations militaires ont atteint un degré de bestialité rarement inégalé, l’objectif du régime birman est évident, chasser un maximum de Rohingyas hors du pays et exterminer ceux qui restent.

A la demande du Royaume-Uni et de la Suède, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira mercredi prochain pour débattre du sujet, a annoncé lundi à New York la présidence éthiopienne en exercice de la plus haute instance des Nations unies.

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