Sénégal – Des kits de test rapide qui, selon les scientifiques, permettront de diagnostiquer le coronavirus en 10 minutes sont en cours de développement dans un laboratoire de Dakar.

Ces kits de dépistage rapide du coronavirus devraient être disponibles à partir du mois de juin. Le projet DiaTropix est une collaboration entre la société de biotechnologie britannique Mologic et le célèbre Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal.

« Aussi simple qu’un test de grossesse »

Leurs prototypes sont actuellement évalués par des laboratoires britanniques. Une fois validés, ces prototypes seront envoyés à l’institut dakarois, mais aussi en Chine, en Malaisie, en Espagne et au Brésil,  pour y être validés.

« Le premier se fait avec un prélèvement de salive, grâce à laquelle on peut détecter les protéines virales, explique Joe Fitchett, médecin en chef chez Mologic, créateur de kits similaires pour le dépistage du virus Ebola. Le deuxième, avec une goutte de sang prélevé sur le bout du doigt, sert à détecter la présence d’anticorps anti-Covid19. Et permet ainsi de savoir si oui ou non le patient est positif. »

Un test accessible et adapté à l’Afrique

Diatropix pourrait débuter la production des kits à partir du mois de juin, estiment les experts. En attendant, c’est Mologic, un partenaire britannique de l’Institut Pasteur, qui commencera à produire le matériel médical dans ses locaux basés au nord de Londres, probablement à partir du mois d’avril. Le test devrait être vendu a prix coûtant.

« On a fait en sorte que notre technologie, utilisable à domicile et qui ne nécessite pas de vérification en laboratoire, soit abordable, se défend Joe Fitchett. Pour que les pays en développement, pour qui nous travaillons, puissent se le procurer le plus facilement possible. » 

En Afrique, où le virus a tardé à s’installer, l’épidémie prend de l’ampleur. Le nombre de cas augmente chaque jour. Mais le continent, contrairement à d’autres territoires du monde, a encore la chance de pouvoir inverser la tendance. Avec des mesures restrictives – couvre-feu, interdictions de rassemblement, fermeture des frontières et des lieux publics –, mais aussi avec un dépistage massif. « En Afrique, on a besoin aujourd’hui de diagnostics en grande quantité pour pouvoir tout de suite isoler et mettre en quarantaine les cas positifs », affirme Marie-Paule Kieny, directrice de recherche à l’Inserm, et ancienne responsable à l’OMS, où elle a notamment travaillé sur l’épidémie d’Ebola, précise Le Point.

Dépister vite pour contenir l’épidémie

« Le Sénégal offre une histoire et une tradition remarquables en recherche et développement, en éducation et en riposte aux épidémies. L’Institut Pasteur de Dakar produit déjà un vaccin contre la fièvre jaune. Il est même l’un des quatre fabricants mondiaux avec préqualification par l’OMS. Preuve que le lieu dispose d’un ensemble de compétences uniques qui s’étendent de la recherche à la production », rappelle Joe Fitchett, directeur médical à Mologic.

Cette crise du Covid-19 pourrait être l’occasion de montrer que « la capacité d’innovation est énorme en Afrique » et qu’il est primordial « d’augmenter la production locale sur le continent », revendique le professeur Sall, fier de contribuer au niveau mondial à la lutte contre cette pandémie.

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