Un ancien otage israélien a accusé jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir donné l’ordre de tuer les otages détenus à Gaza en poursuivant un plan d’occupation de la ville de Gaza, rapporte Anadolu.
Ilana Gritzovsky, libérée en vertu d’une trêve en novembre 2023, a déclaré à la radio militaire que la décision de Benjamin Netanyahu équivalait à « donner l’ordre de tuer les otages ». Son compagnon, le soldat Matan Zangauker, est toujours détenu à Gaza.
« Combien de familles devront être plongées dans le deuil avant qu’il n’écoute le tollé général ? » a-t-elle demandé, ajoutant qu’elle aspirait à retrouver une vie normale et à épouser Matan Zangauker dès son retour.
Ilana Gritzovsky a déclaré qu’elle ne pouvait pas travailler dans un contexte d’intensification des opérations militaires. « Je sais ce que les otages endurent. À chaque avion qui passe au-dessus d’eux, ils doivent se mettre à l’abri. Je me suis moi-même un jour protégée des chutes de débris », se souvient-elle.
Elle faisait partie des 109 captifs libérés grâce à un accord négocié par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis, qui a également permis la libération de 240 Palestiniens et l’acheminement d’une partie de l’aide humanitaire vers Gaza. Cette trêve a cependant été rompue avec la reprise de la campagne militaire israélienne en décembre.
Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a approuvé l’occupation totale de Gaza, en commençant par la ville de Gaza. L’armée a affirmé avoir lancé une offensive terrestre cette semaine, mais des sources locales affirment qu’en réalité, les frappes aériennes, les tirs d’artillerie et l’utilisation d’explosifs robotisés pour démolir des habitations et forcer les déplacements se sont intensifiés.
Israël estime que 48 otages restent à Gaza, dont une vingtaine seraient en vie. Des groupes de défense des droits humains affirment que plus de 11 000 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes dans des conditions déplorables, faisant état de tortures, de famine, de négligence médicale et de décès.
Les dirigeants de l’opposition et les familles des otages en Israël accusent Benjamin Netanyahu de prolonger la guerre pour sa survie politique, avertissant que tout retrait de Gaza pourrait renverser sa coalition.
L’armée israélienne a poursuivi une offensive brutale sur la bande de Gaza, tuant plus de 65 100 Palestiniens depuis octobre 2023. La campagne militaire a dévasté l’enclave et contraint la population à la famine.
Mardi, la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur le territoire palestinien occupé a confirmé qu’Israël avait commis un génocide à Gaza.
