Le 7 novembre dernier, une interpellation policière a une nouvelle fois tourné au drame. Comment un «simple» contrôle d’identité peut-il dégénérer à ce point ?
Les habitants du quartier des Peintres-médecins du Val-Fourré, une cité située dans l’ouest de Mantes-la-Jolie (Yvelines) subissent des contrôles policiers à répétition depuis qu’un homme du coin se réclamant de Daesh a attaqué et tué un commandant de police et sa compagne en juin 2016.

Depuis les jeunes du quartier estiment que les relations avec la police n’ont « cessé d’empirer » témoigne un jeune homme de 19 ans. Les contrôles d’identité, les insultes à caractère raciste « bamboula», «négro», «bougnoule», « kirikou », les provocations et les brutalités sont devenues monnaie courante.
Mais l’arrestation d’un jeune homme de 27 ans par la Brigade spécialisée de terrain le 7 novembre dernier a mis le feu aux poudres. « Cette bavure policière, c’est la goutte d’eau », explique l’un des jeunes aux journalistes.
Attachée au radiateur du camion de police qui le conduisait au commissariat, la victime a été brûlée au 2ème et 3ème degré aux bras sans que les policiers n’interviennent (notre article du 14 novembre). L’interpellation s’est achevée par des brûlures « aggravées par le diabète » dont souffrait l’homme et une greffe de la peau.

Depuis les émeutes ont éclaté dans le quartier, la tension était déjà palpable et le ras-le-bol a fait place à la violence.
Les jeunes excédés par les provocations ont attaqué les policiers en leur jetant des cocktails Molotov et « tout ce qui tombe sous la main », raconte un jeune : des pierres, des cailloux, des boules de pétanque ainsi que des voitures de police incendiée.
Mais depuis le 20 novembre c’est l’accalmie, non pas que les jeunes adolescents, pour la plupart mineurs souhaitent en finir avec les hostilités, mais ils ont école et souhaitent se reposer.
Le parquet indique pour sa part que l’homme se serait « rebellé », et aurait « tenté de prendre la fuite » avant d’être menotté puis « hissé avec difficultés dans le fourgon ». Système de défense récurrent qu’une vidéo amateur met à mal et qui montre que le jeune homme n’a opposé aucune résistance aux policiers. Concernant les brûlures, le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP-Police FO, Cyril Thiboust déclare qu’un « chauffage défectueux » serait à l’origine de l’incident et qu’à aucun moment « l’individu ne s’était plaint à aucun moment d’avoir mal », étonnant vu les brûlures !

Le parquet de Versailles a ouvert une enquête et l’Inspection générale de la police nationale a été saisie. Les policiers sont suspectés d’avoir traité le plaignant de « sale négro », de l’avoir frappé et contraint à rester contre le chauffage d’appoint en ignorant ses « cris de douleur » selon l’avocat du jeune homme qui a porté plainte.

Les jeunes ont promis un nouveau face-à-face avec la police le week-end prochain.

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