
Le gouvernement canadien est de plus en plus critiqué après l’interrogatoire de l’ancien rapporteur spécial de l’ONU, Richard Falk, à l’aéroport de Toronto. Son cas soulève des questions sur les limites entre sécurité nationale et répression de la dissidence.
Richard Falk, expert en droit international et ancien rapporteur de l’ONU sur les droits des Palestiniens, affirme avoir été interrogé par les autorités canadiennes pendant plus de quatre heures à l’aéroport Pearson de Toronto.
Il se rendait au Palestine Tribunal, un événement consacré au rôle du Canada dans le conflit de Gaza.
Pendant l’interrogatoire, il a été questionné sur ses travaux concernant Israël, Gaza et le « génocide », selon lui.
Il a décrit l’interrogatoire comme « plutôt aléatoire et désorganisé ».
2. Réaction des autorités canadiennes
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L’Agence des services frontaliers du Canada (CBSA) indique que les « inspections secondaires » sont une partie normale du processus aux frontières afin d’évaluer les risques de sécurité ou l’admissibilité des passagers.
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La CBSA précise que cela ne doit pas être interprété comme une indication de culpabilité.
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Le ministre de la Sécurité publique, Gary Anandasangaree, a demandé des explications plus détaillées de la part de la CBSA sur la manière dont l’incident s’est déroulé.
3. Les critiques s’élèvent
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Certains défenseurs des droits humains voient dans cette interpellation une tentative d’intimider ceux qui critiquent Israël. Falk lui-même a dit craindre un « climat d’insécurité gouvernementale ».
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Le sénateur Yuen Pau Woo, soutien du Tribunal pour la Palestine, s’est dit « consterné » que des experts en droit et droits humains soient interrogés pour ce motif.
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Pour des militants, cette situation montre que la défense des droits des Palestiniens est perçue comme une menace plutôt que comme une liberté d’expression légitime.
4. Enjeu plus large
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Cet incident s’inscrit dans un contexte où le Canada est examiné pour son rôle dans le conflit israélo-palestinien, notamment via ses politiques d’exportation d’armes.
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Il pose la question du juste équilibre entre la sécurité nationale et le respect des libertés démocratiques, particulièrement quand il s’agit d’activistes ou d’experts critiques.
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Certains observateurs soulignent que museler des voix critiques pourrait nuire à la crédibilité du Canada sur la scène internationale en matière de droits humains.


























