
Près de 75 % des Israéliens estiment que le Premier ministre Benjamin Netanyahu devrait assumer la responsabilité de l’incursion transfrontalière menée par le Hamas le 7 octobre 2023 et démissionner, selon un récent sondage de l’Institut israélien pour la démocratie (IDI).
L’indice de février « Israeli Voice » révèle que 48 % des sondés pensent que Benjamin Netanyahu devrait démissionner immédiatement, tandis que 24,5 % préfèrent qu’il quitte son poste après la guerre à Gaza.
De plus, 14,5 % estiment qu’il devrait assumer sa responsabilité tout en restant en fonction, tandis que seulement 10 % pensent qu’il ne devrait ni assumer sa responsabilité ni démissionner. Au total, 72,5 % soutiennent son départ maintenant ou après la guerre, et 87 % estiment qu’il doit assumer sa responsabilité, quelle que soit sa décision sur sa démission.
Selon le Times of Israel, le sondage montre également des divergences selon les groupes démographiques : 45 % des répondants juifs sont favorables à une démission immédiate, contre 59 % des répondants arabes. L’orientation politique joue aussi un rôle : 83,5 % des électeurs de gauche et 69 % des centristes soutiennent une démission immédiate, contre seulement 25,5 % des électeurs de droite.
Par ailleurs, une autre enquête de l’IDI menée du 25 au 28 février auprès de 759 personnes en hébreu et en arabe indique que seulement 33 % des Israéliens sont optimistes quant à l’avenir économique du pays, et 30 % sur la cohésion sociale.
Le sondage révèle aussi qu’une large majorité de 73 % des Israéliens soutient le passage à la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers avec le Hamas, qui impliquerait un arrêt total des hostilités, un retrait israélien de Gaza et la libération de prisonniers palestiniens en échange des otages restants. Parmi eux, 61,5 % des électeurs du Likoud, le parti de Benjamin Netanyahu, y sont favorables.
Malgré ces opinions, seuls 41,5 % des sondés attribuent à Benjamin Netanyahu le mérite d’avoir facilité l’accord, contre 85,5 % qui estiment que l’ancien président américain Donald Trump a joué un rôle clé. Israël a jusqu’à présent refusé d’entrer en négociations pour la seconde phase de l’accord, qui exigerait un retrait total de Gaza et un arrêt complet de la guerre. À la place, les autorités israéliennes cherchent à prolonger la première phase pour obtenir la libération d’autres otages tout en poursuivant les opérations militaires, une approche rejetée par le Hamas.
Pendant ce temps, le bureau de Benjamin Netanyahu a annoncé qu’une délégation se rendrait aujourd’hui à Doha pour faire avancer les négociations sur un cessez-le-feu.
Un accord de trêve est en vigueur à Gaza depuis le 19 janvier, suspendant la guerre israélienne qui a causé d’importantes destructions et laissé l’enclave palestinienne en ruines.
La Cour pénale internationale (CPI) a émis en novembre des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël est également visé par une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de sa guerre dans l’enclave.