« J’ai été violé par un policier pendant ma garde à vue » le témoignage glaçant de Tommi* - VIDEO

Un jeune homme d’origine maghrébine accuse deux policiers de l’avoir tabassé et violé lors de sa garde à vue, révèle Le Media et StreetPress. Les policiers du commissariat du 19ème arrondissement de Paris sont visés par une plainte pour viol et violences volontaires. 

 

« T’es mort, tu vas morfler. On va t’enculer, tu vas mourir, tu vas mourir, tu vas mourir »

Aux Média et à StreetPress, Tommi [à sa demande, son prénom a été modifié, NDLR], 23 ans, raconte avoir eu des gestes lents. Il sait comment se passent les choses, ce n’est pas sa première garde à vue. « Je baisse mon caleçon. La fouille aurait dû s’arrêter là, mais l’un d’eux me demande de me tourner, de m’accroupir et de tousser ». Tommi refuse. « J’ai fait plusieurs gardes à vue, on ne me l’a jamais fait et c’est pas aujourd’hui que ça va commencer », rétorque-t-il aux policiers. « T’es sûr ? », demande l’un d’eux.

Puis ils se jettent sur lui. Les coups pleuvent : il est projeté au sol, et tandis qu’un policier lui fait une clé d’étranglement, l’autre le frappe au ventre en lui tenant les jambes. C’est ce dernier qui « tire mon caleçon de manière très violente… et introduit son doigt dans mon rectum ». En l’espace de quelques secondes, la fouille a viré au viol. 

Arrivée dans la salle des fouilles, « les policiers se jettent sur moi. L’un me saisit par le cou, m’étrangle avec son bras et m’amène au sol sans maîtrise, c’était violent. Le deuxième policier me met un premier coup de poing. Là, j’ai pensé que les coups dans la voiture, c’était pour les gamins. Le premier coup, au niveau du ventre, m’a mis KO. Ça m’a complètement bloqué la respiration. Le deuxième, encore pire ».

« À ce moment-là, le policier tire mon caleçon de manière très violente. Mon caleçon se baisse, et il introduit son doigt dans mon rectum. Malgré mon souffle coupé, je me suis débattu de tout mon corps, et son doigt est ressorti. Même si je me faisais étrangler, même si j’avais le souffle coupé, j’ai crié le plus fort possible pour que leurs collègues soient alertés, assez fort pour avertir plusieurs personnes dans une centaine de mètres. Comme je criais, il m’a donné encore plusieurs coups de poings dans le ventre. J’arrivais plus à respirer, je ne bougeais plus et ma poitrine gonflait ».

«J’étais en état de choc total »

Tommi, son caleçon baissé, reste à terre, presque évanoui. « L’un des policiers se lève et me prend en photo avec son téléphone. Je me rends compte que j’ai été violé. Et que le premier réflexe du policier, après ça, c’est de me prendre en photo… ». Du fond de la salle de fouille, les flics le traînent par les pieds, remontent rapidement son caleçon, et le menottent à un banc de la salle adjacente, l’accueil des gardés à vue. « Je me sens encore plus sali, comme s’ils ont terminé ce qu’ils ont à faire et remontent mon caleçon… Pour moi c’était grave, et je n’avais juste pas les mots. Je suis menotté, allongé sur le carrelage, et ils me laissent comme mort ». Le souffle coupé par le choc et les coups, Tommi reste attaché au banc pendant vingt minutes, tandis que les agents qui passent devant lui se moquent : « Encore un clodo de Porte de la Chapelle ».

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