Trois jours après l’accord d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, l’heure est au bilan. Après 50 jours de combat, les massacres auront fait plus de 2140 victimes palestiniennes, 70 côté israélien.

Un conflit dévastateur qui a laissé des séquelles inguérissables. La guerre a fait des centaines d’orphelins. Amir Hamad, jeune Gazaoui de 11 ans, témoigne. Serrant sa petite sœur de quatre mois dans ses bras, il lance : « Elle m’appellera papa et maman ». Amir est l’aîné d’une fratrie de quatre frères et sœurs. Il poursuit:
« Je préférerai être mort plutôt que de rester seul sans ma mère et mon père. » Ce drame, Amir s’en souviendra toujours. Lors d’ une soirée de ramadan, le 9 juillet : « Mes parents prenaient le café après la rupture du jeûne quand une bombe est tombée sur notre maison. Je les ai vus à terre et j’ai compris qu’ils étaient morts » s’est-il confiée. « Je vais m’occuper de mes frères et sœurs », promet-il, avec une lueur d’espoir avant de poursuivre: « mais j’ai peur maintenant que mes parents ne sont plus à mes côtés ».

Depuis la mort des parents, lui ainsi que ses frères et sœurs vivent chez la grand-mère maternelle, Afaf, 60 ans.
« Je n’abandonnerai jamais mes petits-enfants, je les élèverai comme j’ai élevé ma fille », explique t-elle. Mais, avec son mari de 70 ans, s’inquiète quant à l’avenir de ses petits-enfants. Elle s’interroge, en larmes : « Comment faire pour payer leur éducation ? »

Bissane Daher, elle, a perdu ses deux parents et ses frères dans un raid. Elle raconte comme sa maison a été visée : « Nous étions tous à la maison. Aucun de nous n’avait de bombe ou de choses comme ça, mais ils ont bombardé notre maison alors qu’on y était: maintenant, maman, papa et mes frères sont au paradis », témoigne la fillette de huit ans, le front bandé. Cette dernière est restée six heures sous les décombres avant d’être enfin secourue. « Je me suis réveillée les yeux pleins de sable (…). J’aimerai tellement revoir papa et maman ».

C’est sa grande sœur, une jeune mariée de 28 ans, qui a recueilli Bissane. Elle raconte que sa jeune sœur « est encore hantée par ces moments ». Hantée par les souvenirs douloureux, la petite « n’arrive pas à s’endormir: elle pleure et elle appelle notre père et notre père ». Elle conclut : « On nous a dit qu’il faut absolument qu’elle voit un psychologue, mais nous n’avons pas réussi à l’emmener en voir un jusqu’ici à cause des bombardements ».

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