Tous les jours nous sommes confrontés aux images de plus en plus terrifiantes d’enfants palestiniens en proie à la haine sioniste. Arrêtés, séquestrés, torturés pour être finalement lâchement assassinés, l’enfant n’est plus qu’un vain mot en Palestine.
2015 a été la pire année pour ces enfants qui n’ont connu que les bombes et l’humiliation. Ils ont été plus de 2000 à avoir été arrêtés par Israël et voir leur vie brisée à jamais, une hausse de 72% par rapport à 2014. Au-delà des chiffres, ce sont les traumatismes dont souffriront ces petits palestiniens à vie qui ont retenu l’attention de Samah Jabr, psychiatre palestinienne.

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Elle explique comment le développement social et psychologique des enfants palestiniens est suspendu à cause des rafles, de l’isolement et des brutalités dont ils sont victimes.
« Le parlement israélien a récemment approuvé une loi qui permet de faire condamner à jusqu’à 20 années de prison les Palestiniens qui lancent des pierres, qui sont généralement des mineurs. Cette mesure a été suivie par une loi qui permettrait l’emprisonnement des enfants palestiniens dès l’âge de 12 ans s’ils étaient reconnus coupables d’infractions violentes avec une “motivation nationaliste” ».

Samah Jabr nous relate le cas de ces enfants qu’elle reçoit en consultation. La plupart sont angoissés et déprimés quand d’autres ne semblent plus ressentir le moindre sentiment.
« Majed (nom d’emprunt) est un garçon de 14 ans ; il a été arrêté 14 fois et souvent frappé sauvagement en détention. Une fois, les forces israéliennes lui ont cassé des dents et infligé un certain nombre de blessures à la tête. Majed a été dirigé sur ma clinique par une sœur aînée qui venait de terminer l’école de médecine. Elle a expliqué qu’il n’écoutait personne à la maison, qu’il ne respectait plus ses professeurs et que fréquemment il manquait l’école. À la place, il fréquentait des hommes de 30 ou 40 ans et il allait avec eux passer des heures dans des cafés. J’ai trouvé en Majed un adolescent qui vivait un développement hypertrophique de son statut en tant que héros, au risque de compromettre d’autres domaines du développement de sa personnalité.
Ce profil d’anciens détenus adolescents est typique. Moins fréquemment, nous voyons des réactions comme celles de Mufeed, en qui l’expérience de la détention a causé une destruction plus profonde, au moins en ce qui concerne l’image qu’il a de son père. Mufeed a affirmé : “Le gardien de la prison était meilleur que mon père : il m’a donné des cigarettes à fumer”
».

Ces deux adolescents ne sont que l’arbre qui cache la forêt, celle des 700 jeunes Palestiniens âgés de 15 ans ou moins et incarcérés pour une durée de 147 jours en moyenne. Une vie déficiente où les produits de première nécessité sont manquants où l’occupation israélienne les oblige à vivre en reclus. 90% de ces mineurs ont été exposés à des expériences traumatisantes et 65% ont développé des troubles psychiatriques.
Une oppression quotidienne qui pousse les adolescents à agir en conséquence et estiment que la résistance face à l’ennemi vaut mieux que l’humiliation et la soumission. Alors que les jeunes du monde entier aiment à s’identifier à leur idole, les jeunes palestiniens encensent les héros de la liberté, ceux qui combattent leurs ennemis jurés.
Emprisonné, frappé, privé de sommeil, victime des pires sévices, menacé de voir sa famille subir les mêmes horreurs, privé de l’assistance de son avocat et de celle de ses parents, il voit sa résistance faiblir. Ses bourreaux peuvent commencer leur interrogatoire et l’obliger à donner le nom de ses amis lanceurs de pierres, il finit par signer des «aveux» en hébreu qu’il ne comprend pas.

Pourtant en mars 2013, le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) au courant des exactions commises par l’état hébreu à l’encontre des enfants palestiniens a décrit ces mauvais traitements comme « généralisés, systématiques et institutionnalisés ».« L’UNICEF a étudié le système judiciaire militaire israélien et y a trouvé la preuve de « traitements ou châtiments cruels, inhumains et dégradants ».
Il existe des rapports de circonstances dans lesquels des chiens ont été utilisés pour attaquer des enfants ; où des enfants et des adolescents ont été sexuellement violés ; et où des jeunes ont été forcés d’accomplir ou d’assister à des actes qui dégradent leurs symboles religieux.
»

Israël cible les enfants et ne le fait pas par hasard, il agit en toute état de cause, car il s’agit là d’une stratégie destinée à annihiler toute révolte dès la tendre enfance en brisant les espoirs et les liens qui unissent la nation palestinienne. Une fois passés par les geôles israéliennes, beaucoup de ces jeunes n’ont plus la capacité de suivre des études ou d’exercer une profession, la confiance vole en éclat.
Une malédiction calculée et exploitée pour venir à bout de toute une nation par l’asservissement et l’humiliation au quotidien l’empêchant d’évoluer, de se créer une identité, un Etat. Samah Jabr se sent impuissante face à tant de désespoir. « Nous, praticiens, nous ne pouvons pas libérer ces enfants des prisons israéliennes, mais nous pouvons réussir à les libérer de leur prison intérieure alors qu’ils reviennent dans notre communauté » a déclaré la psychiatre et psychothérapeute jérusalémite.

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