A Lens dans le Nord-Pas-de-Calais une jeune musulmane de 23 ans, enceinte de 5 mois et voilée, a été agressée ce mardi par une femme qui aurait proféré des insultes à caractère racial, nous informe La voix du nord.

Toujours sous le choc, la victime fait part de son traumatisme. Suite à un accident de travail, la jeune Lensoise se met en arrêt maladie. Pour les besoins d’une procédure, elle devait retirer une attestation à renvoyer à son avocat avant 17 h 30.
« Très affaiblie, j’étais en pyjama, avec un gilet au dessus. J’en avais pour une minute à imprimer l’attestation à la borne extérieure installée depuis peu. Il y avait une dame qui imprimait un papier, je lui ai demandé si elle en avait pour longtemps, elle a gentiment répondu que non. Puis elle s’est retournée et a eu l’air choqué en me voyant. Elle a eu un sourire narquois et j’ai vu qu’elle s’amusait à réimprimer le même papier, puis elle jouait sur l’écran, on voyait qu’elle voulait m’impatienter… »

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La dame finit par s’en aller, en glissant: « Si tu veux que ça aille plus vite, retourne dans ton pays ». Elle s’éloigne en proliférant des insultes à caractère racial. « Je lui ai dit en haussant la voix Tu attends d’être loin pour crier ça, la vieille. Là, elle a donné ses papiers et son sac à la femme qui l’accompagnait et elle a couru vers moi. Elle m’a frappée, a arraché mon voile. Je lui ai dit d’arrêter, que j’étais enceinte. Là, elle s’est concentrée sur mon ventre à coups de poing, pour me défendre j’ai donné un coup qu’elle a reçu dans le nez. Elle continuait à m’insulter, me criait Tu fais des gosses pour toucher les alloc’ en France. Heureusement, un homme est venu nous séparer. »
A priori, l’homme en question aurait refusé de venir témoigner au commissariat, en expliquant être pressé.

La jeune femme décide de porter plainte au commissariat le plus proche , suivie par son agresseur. « Elle a jeté sa carte d’identité au policier qui la lui demandait. Elle criait que je faisais des enfants pour toucher de l’argent, que c’était moi qui l’avais agressée… Puis elle est partie en rage. » La victime se fait délivrer une incapacité totale de travail (ITT) de huit jours.
« Depuis, je n’ose plus sortir de chez moi toute seule, ma mère m’accompagne partout. Le pire, c’est que je n’ai même pas osé lui dire d’emblée qu’étant enceinte, j’étais prioritaire. Je comprends que les gens soient énervés depuis les attentats, mais il ne faut pas faire d’amalgame ni exprimer sa peur par la violence. Mon voile n’est pas une provocation. »

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