Sans se lancer dans un concours macabre des communautés les plus persécutées dans le monde, les musulmans sont de loin ceux qui subissent, en silence, l’oppression de leurs bourreaux.
Nous avons relaté le cas des Ouïghours, la communauté musulmane et turcophone du nord-est de la Chine dans la province de Xinjiang, soumis à la dictature du régime de Pékin, ainsi que celui des Rohingyas, la minorité musulmane du Myanmar, massacrés ou chassés de leur pays par le régime birman.

Si le drame des Ouïghours et des Rohingyas est enfin médiatisé, c’est dans le plus grand silence que le génocide des musulmans du Cambodge, les Chams, se déroula entre 1975 et 1979 lorsque le pays était aux mains des Khmers rouges.

Prier Allah au Cambodge pouvait envoyer n’importe quel musulman à la mort. Les horreurs perpétrées par les Khmer Rouges n’ont jamais été révélées au grand public, il est grand temps que justice soit rendue.

Coupables car musulmans, les marxistes les voient comme un obstacle à leur projet délirant. Rien ne leur sera épargné : massacres de masse, exécution des imâms, destruction ou transformation en porcheries de la centaine de mosquées du pays, interdiction de tout signe extérieur d’islamité, séances de torture, corans brûlés et musulmans forcés à manger du porc.

Les membres de cette minorité musulmane « étaient systématiquement et méthodiquement visés et tués », affirme l’acte d’accusation lors du procès des responsables Khmers rouges qui s’est tenu en 2014 devant un tribunal cambodgien. Les prévenus ont été condamnés à la perpétuité pour « crimes contre l’humanité », pour avoir ordonné la mort d’au moins 1.7 million de vietnamiens et musulmans Chams.

Le récit des survivants au massacre est éloquent comme en témoigne Zakaria Bin Ahmad 61 ans :

Les gens essayaient toutes sortes de subterfuges pour prier. Parfois quand ils conduisaient une charrette à boeufs (…), parfois dans la jungle quand nous demandions d’aller faire nos besoins, parfois quand nous nous lavions

Rescapé des camps de la mort, Zakaria vit désormais dans une modeste maison située près du dôme bleu de la nouvelle mosquée de Chraing Chamres, la fierté de la ville.

Aujourd’hui les Chams sont libres de pratiquer leur culte, ils ne sont plus qu’un demi million au Cambodge, pour la plupart sunnites. Et comme le souligne Farina So, membre d’une association humanitaire :

Ils ont reconstruit les mosquées, ranimé leur identité religieuse et ethnique, ils ont ouvert des écoles islamiques et enseigné l’islam

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