Des policiers exploitent un sans-papiers pour s'infiltrer dans les mosquées et obtenir des informations

Durant des mois, Arif (dont le prénom a été modifié) un sans-papiers a été un informateur pour la police en échange d’un titre de séjour et d’une aide pour trouver un logement. En effet, une série d’enregistrements obtenus par le magazine Le Média révèle les échanges entre des agents probablement du renseignement français et l’homme sans-papiers.

 

Dans un des enregistrements obtenus par Le Média, on entend l’un des agents expliquer au sans-papiers :

« Tu te débrouilles mais ne t’attends pas à ce qu’on te rémunère. Nous on reste concernés pour t’avoir des papiers pour que tu restes en France. »

Et d’expliquer :

« Les gens qui travaillent pour nous à la Préfecture qui vont essayer de te trouver un logement, je te le dis, on est à deux doigts de tout arrêter avec toi. »

Et de menacer le sans-papiers :

« On va encore essayer de travailler pour toi, on va dire mais là je te garantis que là ce matin tu étais à un fil, honnêtement. En fin de semaine tu pouvais être dans l’avion alors ressaisis toi. »

Arif, un sans-papiers en position de fragilité

Ainsi, ce dernier a, durant des mois, infiltré divers groupes dont des mosquées considérées comme « extrémistes », des mouvements de gilets jaunes et un réseau de vol de voitures.

Pendant 3 ans, le sans-papiers a multiplié les infiltrations afin d’obtenir diverses informations pouvant service aux services de police concernés. Mosquées, camps de migrants, manifestation de gilets jaunes… il était partout.

Mais Arif, se sentant en danger, a été contraint de quitter la France. Ainsi, dans une lettre adressée à l’ancien préfet de Moselle Didier Martin, datée de juillet 2020, il explique qu’il a du prendre la fuite pour l’Albanie. Car il s’est senti menacé par « les familles de gens de pays de l’Est » inquiétées par la police grâce à son activité d’informateur.

Le magazine Le Média raconte ensuite l’une des infiltrations du sans-papiers dans une mosquée :

« Dans des messages datés d’avril 2018 d’un groupe Whatsapp qu’il entretenait avec les deux agents (« J » et « P »), ces derniers s’apprêtent à l’accompagner en voiture dans une mosquée de la région pour assister à la prière du vendredi. Trois jours plus tard, « P » lui demande des détails : « l’Imam de Nancy, comment était-il habillé ? Quelle couleur la djellaba ? » « 

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