Derbas a déclaré que sa famille de neuf membres se retrouve désormais sans abri. Les Palestiniens de Jérusalem-Est et de certaines parties de la Cisjordanie occupée doivent demander des permis de construire à Israël, mais Israël refuse systématiquement ces permis.
Israël accorde rarement des permis aux Palestiniens et, par conséquent, de nombreuses familles n’ont d’autre choix que de construire une maison sans permis, ce qui les rend « illégales » aux yeux des autorités israéliennes.
Cela survient alors que le secrétaire britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a exprimé jeudi son inquiétude face au refus du gouvernement israélien de transférer les recettes fiscales à l’Autorité palestinienne (AP), l’organisme dirigeant en Cisjordanie.
David Cameron a déclaré qu’il était « préoccupé » par les plans du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, d’étendre les colonies en Cisjordanie et de contrôler les finances de l’AP.
« De telles mesures nuiraient aux chances de paix, de sécurité et de stabilité », a-t-il déclaré dans un message sur X.
Les Derbas à Jérusalem-Est sont l’une des nombreuses familles qui ont perdu leur maison au cours de l’année écoulée et qui font face à des intimidations et des agressions croissantes de la part des forces israéliennes et des groupes extrémistes.
En 2023, les autorités israéliennes ont démoli 229 bâtiments appartenant à des Palestiniens, dont 138 maisons, et déplacé 635 Palestiniens, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Cela a marqué les chiffres les plus élevés depuis que l’ONU a commencé à documenter les démolitions en 2009, et cela représentait une augmentation alarmante par rapport à 2022, lorsque 138 maisons palestiniennes avaient été détruites.
Israël occupe Jérusalem-Est depuis la guerre de 1967 et a imposé ses propres lois discriminatoires contre les Palestiniens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, une démarche jugée illégale en vertu du droit humanitaire international.
Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, le nombre de Palestiniens déplacés de force à Jérusalem-Est et en Cisjordanie a augmenté de 30 % par rapport aux neuf mois précédents, selon un rapport de mars du Bureau des droits de l’homme de l’ONU.
Les démolitions sont une cause majeure du déplacement continu des familles et touchent généralement les groupes à faible revenu.
À Jérusalem-Est, les Palestiniens sont classés comme « résidents » plutôt que citoyens, tandis que les Israéliens vivant dans la région ont la citoyenneté. S’ils sont absents pendant quelques années, leur résidence peut être révoquée.
Le gouvernement de coalition d’extrême droite d’Israël a cherché à accélérer la démolition de maisons et l’expansion des colonies juives dans la « zone C » de la Cisjordanie, une terre palestinienne sous contrôle israélien strict où les villages palestiniens sont régulièrement attaqués par des groupes de colons.
En mars, le comité de planification d’Israël en Cisjordanie a avancé des plans pour la construction de 3 400 nouvelles maisons dans les colonies, y compris à Maale Adumim, une ville juive étendue et développée à l’est de Jérusalem.
À l’époque, le ministre des Finances d’extrême droite et fervent défenseur des colons, Bezalel Smotrich, avait déclaré qu’Israël continuerait à construire « dans cette terre », malgré le fait que de telles actions soient considérées comme illégales en vertu du droit international.
Bezalel Smotrich et d’autres ministres haut placés du gouvernement ont ouvertement exprimé leur soutien à la création de nouvelles villes juives en Cisjordanie et même à Gaza, où les Israéliens vivaient dans 21 colonies jusqu’en 2005.
