Une main d’œuvre à bas prix appelée en renfort dans les années 70, tel est le parcours de ces immigrés venus prêter main forte à une France en demande.
Les 832 cheminots marocains qui ont œuvré pendant de nombreuses années pour la SNCF sont venus réclamer justice.

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Engagés comme contractuels, avec un CDI de droit privé, ils se rendent compte arrivés en bout de course que leur retraite ne s’élèvera pas à grand-chose. «Cantonnés» à un rôle subalterne de qualification de bas niveau qui à l’heure de la retraite les pénalise fortement. Ils n’ont pas eu droit au statut particulier des cheminots, beaucoup plus avantageux, réservés aux ressortissants européens. Les indigènes du rail ont été spoliés de leur droit à une retraite censée les aider jusqu’à la fin de leurs vieux jours.

C’est dans ce but ultime que 150 d’entre eux sont venus réclamer leur dû devant le conseil des Prud’hommes de Paris. La somme de 400.000 € c’est ce qu’ils exigent, pour chacun, en dommage et intérêts pour la discrimination dont ils ont été victimes.

Bloqués dans leur carrière volontairement par la SNCF, ils n’ont eu aucune perspective d’avancement. Parmi les 832 cheminots, seuls 113 ont acquis le fameux passe-droit en tant que «cadre permanent» après avoir acquis la nationalité française, mais sans réussir à obtenir l’ancienneté pour les années de durs labeurs. D’autres nationalisés «trop tard» ne pourront jamais conquérir ce précieux Graal.

Avoir cotisé 40 ans au régime général et se voir verser en moyenne une pension inférieure à 50% à celle d’un cheminot de cadre permanent parti à 55 ans après 30 ans de service est un coup dur pour ces marocains ont affirmé leurs avocats.

L’avocat de la compagnie ferroviaire quant à lui a tenté de démontrer l’absence totale de discrimination . Il a vainement expliqué que la « distinction» entre agents au statut contractuel est «parfaitement légale» et en conséquence « les agents au statut relèvent d’une caisse de retraite spécifique».
Les chibanis (vieux en arabe) ne demandent pas l’aumône mais la justice est l’égalité clame un cheminot naturalisé français trop tard.
Les recours datent de 2005 mais faute d’accord, les conseillers des prud’hommes ont fait appel à un juge professionnel pour trancher de l’affaire. A l’issue de la première audience, le conseil a annoncé qu’ils rendront une décision définitive le 21 septembre 2015.

En cas de victoire des cheminots marocains, la facture risque d’être salée pour la SNCF qui devra débourser près de 300 millions d’euros.
Ils étaient venus le cœur emplit d’espoir travailler dans un Eldorado dont la devise devait être Travail égal, salaire égal . Et c’est la gorge serrée que les chibanis attendent le verdict qui leur rendra, peut-être, leur honneur et leur dignité.

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