Démontrer que les jeunes de banlieue ne sont pas seulement l’image que les médias et les politiques en donnent, voilà le défi lancé par plusieurs jeunes de Sarcelles.
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Les jeunes du quartier des Vignes Blanches à Sarcelles ont eu l’ingénieuse idée de venir en aide aux nombreux sans papiers et réfugiés qui s’entassent sur les trottoirs de la ville. Livrés à eux-mêmes, ceux-ci dorment à même le sol dans le froid avec la faim qui les tenaille.
Le défi lancé sur Facebook il y a dix jours a déjà recueilli plus de 40.000 vues et des centaines de “j’aime”, preuve que la générosité est toujours présente dans des quartiers montrés du doigt depuis plusieurs mois.
Malik est chauffeur-livreur et c’est lors de ses tournées dans le 19ème arrondissement qu’il a pu se rendre compte à quel point la précarité avait pris de l’ampleur en France. Mais plutôt que de subir avec passivité ce drame, il s’est dit qu’il était temps d’agir.
Il contacte ses amis et ensemble ils organisent, chacun selon ses moyens, une distribution de repas. Plats chauds, eau, boisson chaude et lait pour les bébés ont été distribués à ceux qui dorment dans les rues.
Il poste la vidéo sur Facebook et lance un challenge au prochain bienfaiteur dont il donne le nom, celui-ci devra à son tour se charger de nourrir les migrants de son quartier.
« On a tous adhéré », explique Diaby, un proche de Malik. « On est parti, à une dizaine de voitures, chargées, à Stalingrad, à Porte de La Chapelle (à Paris) » où les migrants vont les accueillir chaleureusement. « Ils nous ont remercié, certains ont même invoqué des bénédictions, ça nous a fait chaud au cœur », explique Diaby.
Après avoir distribué 150 repas, les jeunes Sarcellois sont satisfaits et heureux d’avoir contribué à réconforter ces hommes et femmes dans le besoin.
Après le quartier des Vignes Blanches, c’est au tour du quartier des Sablons à Sarcelles de relever le défi. Souleymane 29 ans est celui qui a été appelé à prendre le relais avec l’aide de ses amis. « Il y a même un petit jeune qui a ramené 2 euros ! » S’exclame Souleymane, « même le marchand quand on lui a expliqué l’initiative nous a rajouté de la charcuterie ».
Souleymane espère que cette solidarité va se propager « aux quatre coins de la France », car dit-il « Nous sommes des enfants d’immigrés, on a grandi dans la précarité, on a la notion du partage qui est ancrée en nous ».
Après le quartier des Sablons c’est celui de Lochères à Sarcelles qui est appelé à prendre le relais.
